J’ai découvert Pyramaze vraiment sur le tard, en 2020. En général, lorsque je reçois les nouveautés du label AFM Records, je sais que ce sera excessivement fromagé. Très fromagé! Étiquette très ancrée dans le power metal, leurs productions tombent généralement au bas de la pile pour moi. Elles y restent et parfois, je passe mon tour. En faisant le tri, pour me donner bonne conscience, je suis tombé sur Epitaph, le nouvel album de Pyramaze. J’ai accroché, immédiatement. Tellement, qu’il fallait que j’en jase avec un membre du groupe! Entrevue avec Jonah Weingarten, claviériste de Pyramaze.
Pour un grand nombre de gens, ici au Québec, Pyramaze est considéré comme un nouveau groupe dans l’univers du power/prog metal. Est-ce que tu peux nous donner un léger historique de Pyramaze?
Nous avons un long historique qui nous ramène à l’an 2002. Nous sommes présents depuis un long bout! Pyramaze est un groupe originaire du Danemark. Le groupe a été fondé par Michael Kammeyer, notre guitariste. Pour vous dresser un portrait rapide et abrégé, Epitaph est notre sixième album mais le troisième avec la formation actuelle. Pour ceux qui voudraient en savoir plus sur notre historique plus complet, je peux vous suggérer d’aller sur notre site, dans la section HISTOIRE. (NDLR : Voici le lien https://www.pyramaze.com/band-history.)
J’ai découvert Pyramaze un peu vers la fin de 2020. En tant que journaliste métallique, je reçois énormément d’albums et Epitaph est tombé entre deux chaises. J’en ai fait l’écoute et depuis ce temps, c’est un régulier dans mes habitudes d’écoute. J’ai même acheté la version en vinyle. J’ai fait un peu de recherche car je croyais que cet album pouvait être une collection de vos « meilleurs succès » étant donné que chaque pièce se voulait si puissante et si, unique. Je me demandais quel était votre état d’esprit lors des sessions d’écriture?
Premièrement, merci! Cet album se retrouve comme étant un agréable mariage entre le Pyramaze moderne et la version plus classique de Pyramaze. Honnêtement, lorsque nous avons entamé l’écriture d’Epitaph, nous n’avons jamais eu l’intention d’atteindre un certain objectif ou de sonner d’une façon spécifique. Nous avons échangé des pistes sonores entre le Danemark, les États-Unis et la Norvège. De nombreux allers-retours pour pouvoir inclure nos parties, ici et là, pour que le résultat puisse être une chanson complète. Cet album est un peu spécial aussi, étant donné que nous proposons la chanson Time Traveller. C’est une belle façon d’honorer notre histoire d’une toute nouvelle façon en y amenant nos anciens chanteurs qui ont participé activement en proposant des lignes mélodiques en plus d’écrire certaines parties des paroles.
Justement, est-ce qu’il a été difficile de convaincre Matt Barlow et Lance King de participer à ce projet?
Non. Pour être franc, tout a été fait de façon calme et le tout a été réglé facilement.Après avoir été capable d’avoir nos trois chanteurs sur scène lors du ProgPower USA de 2016, l’idée d’une telle collaboration avait commencé à mûrir dans nos têtes. Notre historique est divisé en trois portions bien distinctes. Il y a l’ère de Lance, l’ère de Matt et celle de Terje.Chacun de nos fans a découvert le groupe avec l’un de nos chanteurs, lors de périodes différentes et chaque fan a sa période préférée. Nous ne nous sommes pas cassés la tête bien longtemps face à l’idée de réunir les trois chanteurs pour créer une pièce aussi colossale. Question d’ajouter la cerise sur le sundae, nous avons ramené Michael (Kammeyer, ancien guitariste de Pyramaze) pour qu’il puisse écrire l’histoire qui entoure la chanson, les paroles et les lignes mélodiques. Chaque personne impliquée était d’un enthousiasme hors du commun!
Dans ma critique pour l’album Epitaph, je disais qu’il y avait un mot pour décrire l’album : Refrains. Ils sont tous accrocheurs et ils restent dans la tête, pour au moins, toute la journée. Est-ce possible que le groupe ait mis énormément de temps face au perfectionnement des refrains des pièces?
J’aime bien penser que les mélodies mémorables et les refrains accrocheurs soient à la base de la sonorité de Pyramaze. Nous sommes excessivement chanceux d’avoir droit à un effort collectif car chaque membre amène des influences variées à la table. Lorsque nous combinons le tout, avec le fait que nous travaillons bien ensemble, une musique exceptionnelle en ressort car il y a une synergie. Nous devons donner aussi beaucoup de crédit à ceux qui écrivent nos paroles et nos lignes mélodiques, c’est-à-dire Henrik Fevre d’Anubis Gate et Christoffer Stjerne de la formation H.E.R.O. Ils ont fait un travail plus que remarquable sur cet album.
Sur cet album, je croyais que Pyramaze était uniquement une formation de metal progressif mais à ma grande surprise, vous faites galoper le tout avec Knights in Shining Armour, une pièce power metal qui a du cran. Quatrième pièce sur l’album, j’ai l’impression qu’elle a été placée à cette position pour rappeler aux auditeurs que Pyramaze est encore capable de délivrer du matériel épique et ce, après trois pièces plus techniques. Est-ce possible?
Nos racines sont vraiment ancrées dans le power metal. En 2015, avec Disciples of the Sun, c’étaient les débuts de notre formation actuelle. Nous avons incorporé de plus en plus d’éléments progressifs, en fusion avec notre sonorité de base. Pour les trois derniers albums, nous avons vraiment plongé dans cette zone précise qui incorpore le progressif avec le power metal, ce qui nous rend difficile à catégoriser. J’ai écrit cette chanson. J’ai cette tendance à vouloir écrire des chansons plutôt épiques, grandioses et qui demeurent heavy. C’est ma spécialité!
J’aimerais savoir si vous aviez Brittney Hayes d’Unleash the Archers en tête, lorsque vous avez écrit la chanson Transcendence?
Nous savions, et ce très tôt dans le processus d’écriture, que nous voulions avoir Brittney sur l’album. Nous savions aussi que nous ne voulions pas le concept habituel de la ballade sirupeuse et stéréotypée qui propose une voix féminine lors d’un duo avec la voix masculine de la formation de base. La voix de Brittney est beaucoup trop épique pour faire une ballade! Transcendence possède juste assez de drame et d’éléments power metal qu’il était évident que nous pouvions développer un duo entre Brittney et Terje.
Pour un groupe comme Pyramaze, comment peut-on fonctionner en pleine pandémie?
Nous sommes chanceux que tout ça ne nous ait pas affecté, pleinement. Nous avons dû reporter des concerts qui étaient prévus en Norvège, en mars 2020. Ce n’est que ça, je te dirais. Pour ce qui est du fonctionnement de Pyramaze, nous sommes habitués de travailler à distance car le groupe est étendu aux 4 coins de la planète. Trois membres du groupe habitent au Danemark, notre chanteur est en Norvège et j’habite aux États-Unis.
Parlant de pandémie, c’est une période remplie d’anxiété. Nous sommes inquiets au sujet de notre santé, tout spécialement notre santé mentale. Pour être honnête, Epitaph m’a grandement aidé à passer au travers de cette période, surtout qu’en ce moment, nous sommes en plein hiver et confinés. Est-ce que vous recevez ce genre de commentaires de la part de vos fans?
Je suis bien content d’entendre ça. C’est le meilleur compliment que nous pouvons recevoir, honnêtement. Nous avons toujours voulu produire une musique qui se voulait remplie de sens et qui produit un certain impact. Nous avons reçu quelques commentaires du genre et ça vaut tout l’or du monde. Nous sommes tous pris là-dedans, en ce moment. La musique est un excellent moyen de propager l’espoir et pour inspirer les autres.
Nous sommes en 2021, nous aurons peut-être des concerts en automne. Peut-être plus en 2022? Je ne le sais pas. Quels sont vos plans, dans un futur immédiat ou à plus long terme? Est-ce possible d’avoir Pyramaze en Amérique?
Eh bien, dès que nous allons retrouver une certaine normalité, nous allons confirmer nos concerts pour la Norvège. Ce sera 3 ou 4 concerts. Nous sommes plus un groupe de festivals, en ce moment. Nous espérons un retour sur ce circuit pour 2022. Pour nous, de jouer en Amérique, il faut qu’il y ait un bon alignement des chiffres pour que le tout fonctionne. Tu vois, c’est beaucoup plus facile pour le groupe de me faire traverser l’océan et que nous puissions faire l’Europe que le contraire. Mais on ne sait jamais ce que le futur peut nous proposer! Nous aimerions le faire, c’est certain!
Photo: AFM Records