Il y a de cela une quinzaine d’années, lorsque j’arborais innocence et majestueux corsages, on m’a mis sous le nez un disque en me disant : « Tiens, toi tu vas aimer ça ». Jeune chanteuse à la chevelure cuivrée et à la voix classique, arrangements musicaux intéressants, aspects mélodiques recherchés, orchestre symphonique et chorales épiques. Epica. Tiens, tiens. Je me souviens être tombée sous le charme assez rapidement.

Maintenant, le groupe en est à son 8e album studio : Omega. C’est donc avec plaisir que j’ai pu tendre l’oreille sur cet opus qui sera disponible le 26 février prochain.

On comprend assez rapidement avec la première pièce que ce sera un album de qualité. Alpha – Anteludium ouvre le livre et nous présente les thèmes qui seront glissés dans nos tympans dans les pièces suivantes.

Abyss of Time nous surprend tout de suite avec les couleurs power metal qui leur appartenaient dans leurs premiers albums…sonorités qu’ils se sont réappropriées puisqu’il y a de cela longtemps qu’une pièce dans ce genre avait été faite par Epica. Cependant, elle est bien développée et les échanges entre Simone Simons et Mark Jansen au vocal sont agréables. Outre un passage plus agressif (ma foi assez pesant et hyper plaisant), c’est très frais comme morceau.

Dans la pièce suivante, Skeleton Key, on a l’impression de se faire chuchoter des secrets interdits et des histoires plus macabres. La mélodie est accrocheuse et mélancolique tandis que la basse et les riffs de guitare se lancent bien la balle.

Seal of Solomon, tout comme Code of Life, sont des pièces à saveurs beaucoup plus orientales : le choix des instruments (la cithare par exemple), les lamentations vocales et le fait qu’on se fait aller la gamme mineure harmonique dans le prélart. On connaissait déjà les influences orientales du band, mais on le sent pas mal plus fort dans cet opus.

Jusque-là, dans l’ensemble, Simone Simons utilise un peu plus sa voix pop-rock et ne nous a pas encore fait voir toutes ses couleurs lyriques. Cela commence plutôt à se faire sentir dans Freedom – The Wolves Within dont les paroles exploitent le thème de nos loups intérieurs qui se battent constamment.

La suite est encore plus intéressante au niveau symphonique. Kingdom of Heaven Part 3 constitue la dernière partie d’une trilogie de chansons étalée sur plusieurs albums. Encore une fois, le refrain est assez nostalgique et se répète quelques fois avant qu’un solo de piano pourfende la pièce de 13 minutes 25 secondes. Ensuite, on nous enfile un mouvement orchestral qui nous fait bomber le torse et nous motiverait tous à aller se battre au front, lances et épées à la main. La pièce en soi est assez complexe et ramène le côté progressif qu’on connaît mieux d’Epica, soit avec un peu de blastbeat, des solos de guitare et de keyboard, des rythmes peu redondants ainsi des contrechants très bien cousus.

On se tranquillise ensuite avec Rivers, une ballade au thème aguichant apporté avec délicatesse par Simone Simons qui nous berce telle une nymphe avec les effluves de sa voix TRÈS bien mise en valeur. Il est à noter qu’il s’agit de la pièce la plus lente de l’album. D’ailleurs, le groupe y a été full cinemascope pour la création de ce vidéoclip.

Epica – Rivers

La suite de l’album fait honneur à ce qu’on connaît depuis le début de l’expérience d’écoute, mais m’interpelaient un peu moins. Néanmoins, ce band néerlandais a déjà fait ses preuves et donc ne cesse de nous faire apprécier leur travail avec l’arrivée de cet album tricoté délicatement et parfaitement bien agencé.

Photo : Nuclear Blast Records

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