Si vous suivez l’actualité métallique, vous savez probablement que ça ne va pas très bien pour My Dying Bride. Le groupe a suspendu certaines activités qui demeurent essentielles pour des entités métalliques. Effectivement, la formation a annulé tous les concerts prévus en 2024, citant que l’inconfort ne cessait de croitre à l’intérieur du groupe. Le tout aurait pris une certaine intensité lors de l’enregistrement du dernier album, A Mortal Binding, qui a été lancé en avril dernier. Les membres ont fait part des tensions qui existaient à l’intérieur de My Dying Bride, ce qui a mené à un large sentiment de mécontentement.  

Quand tu connais la sonorité de My Dying Bride, tu sais que le tout ne peut pas être qu’une simple pacotille, et c’est probablement la même chose au niveau des relations entre les membres du groupe. Il faut que le tout soit dramatique, fort en gueule et d’une lourdeur pour l’âme, coupe de vin rouge en main, citant des répliques de Shakespeare. Mais pourquoi je vous parle de My Dying Bride dans un billet au sujet de High Parasite? C’est probablement lié au fait que Aaron Stainthorpe, chanteur chez « l’épouse décédée » est aussi la voix chez High Parasite.

Dans le dossier de presse qui venait avec l’album Forever We Burn de High Parasite, Stainthorpe dit clairement que « High Parasite n’est pas seulement un projet en parallèle mais plutôt un groupe qui fera de la tournée et enregistrera des albums. Notre planification pour le futur est aussi large que possible. » J’imagine que cette affirmation du chanteur n’a probablement pas plu au reste des musiciens de My Dying Bride, surtout que cette formation anglaise n’a pas la réputation d’être une troupe qui se déplace amplement sur les routes, enlignant les longues tournées. Autre irritant, High Parasite est le groupe qui ouvrira sur la tournée de Cradle of Filth en Europe, dans quelques semaines. Rien pour calmer le camp de My Dying Bride.

Cette ligne précise du communiqué n’a probablement pas été la préférée du guitariste Andrew Craighan, membre fondateur du groupe avec Stainthorpe, voyant que son partenaire lui glisse entre les doigts. Donc, si la voix de My Dying Bride se veut si enthousiaste face à High Parasite, il serait bien de savoir comment le tout sonne sur ce premier album du nom de Forever We Burn.

Je ne vous ferai pas languir très longtemps et si vous êtes un amateur de Paradise Lost, vous êtes grandement en business avec cet album. Effectivement, le tout est plutôt similaire au niveau de l’ambiance, de la sonorité et de l’approche. High Parasite effectue même un genre de condensé du catalogue de Paradise Lost et on sent que l’influence du « paradis perdu » n’est pas uniquement au niveau d’une période précise car ce nouveau groupe papote dans de nombreuses sphères musicales qui ont fait le succès de leurs compatriotes métalliques.

Et le groupe l’assume pleinement, poussant même l’audace en engageant le guitariste de Paradise Lost, Gregor Mackintosh, à la console pour produire l’album, en plus d’enligner quelques parties de guitare et autres lignes de programmation. Au niveau sonore, je me retrouve vraiment dans un environnement que j’apprécie et en tant que fanatique de Paradise Lost, je prends plaisir avec cet album qui commence puissamment avec la chanson titre.

Cadences gothico-métalliques, l’envie de taper du pied dans un environnement sombre nous prend. La voix de Stainthorpe est claire et semble passer au travers d’un nuage de fumée. C’est similaire au grain vocal de Nick Holmes, c’est sulfureux et j’apprécie grandement ce que j’entends. Je suis surtout surpris d’entendre Stainthorpe y aller avec ce genre d’attaque au niveau de la voix car je suis plutôt habitué à son grain plus plaignard, lorsqu’il est en mode souffrance avec My Dying Bride.

La seconde qu’est la pièce My Syndrome est probablement celle qui rejoint le plus le style de My Dying Bride. Avec Grave Intentions et Wasn’t Human, les musiciens nous replongent dans le style proposé lors de la pièce initiale. C’est accrocheur, enivrant tout en étant glauque, comme le propose Paradise Lost depuis Symbol of Life.            

Cette façon de faire se poursuit avec Concentric Nightmares, qui se veut plus rapide et hargneuse. Sur Hate Springs Eternal, on replonge en mode dualité avec une approche vocale acidulée qui combat celle plus soporeuse de la voix principale et Parasite remet le groupe en mode gothico-metal.

Jusqu’à la toute fin de l’album, High Parasite demeure dans cette circonférence sombre qui a toujours su me plaire. Sur la dernière pièce du nom de We Break We Die, le groupe pousse le jeu en y allant avec une sonorité beaucoup plus électronique, comme ce qu’avait proposé Paradise Lost sur l’album Host.

Mon enthousiasme face à cet album est surtout lié au fait que je suis un fanatique de Paradise Lost depuis quelques décennies, ainsi que de My Dying Bride. Mais outre ce fait, il reste que cet album de High Parasite est agréable, accrocheur et généreux dans son offre, ce qui vient justement combler les amateurs de ce genre de metal… qui est le fer de lance de Paradise Lost!

Oui, je fais de nombreux parallèles avec la troupe anglaise mais au moins, ce groupe n’a pas poussé le tout en se nommant Parasite Lost!        

Disponible le 27 septembre sur Candlelight/Spinefarm Records.

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