Je pense qu’en général, je dors plutôt bien. C’est difficile de veiller plus tard que 22h00 le soir, je m’endors solidement sur le divan. Hier soir, je voulais regarder la saison 6 de Cobra Kai et PAF! Je m’endormais. Il faut dire que, selon ce que j’ai vu, c’est plate en cimonaque mais en général, je m’endors très tôt. Il y a le fait que je me lève tôt le matin, mon horloge biologique est maintenant modulé de cette façon. La tête sur l’oreiller, c’est terminé et je m’endors. Tandis que dans mon entourage, j’entends parler de doses de mélatonine, de capsules de magnésium, de joints sur le balcon vers 22h00 et autres pilules pour partir directement dans les bras de Morphée, moi je dors comme un poupon.

Certains stressent du boulot. Moi, mon avantage est que lorsque j’entre au travail, je deviens Monsieur Yanick mais quand je ressors, c’est à ce moment que je reprends mon prénom et je redeviens Yanick uniquement. Ou papa pour deux personnes, ou Klimbo, pour les copinos! Mais pas chéri pour l’épouse, nous n’avons pas ce rituel de mots soyeux pour démontrer notre amour. Vingt ans de vie commune, ce n’est pas le cas et ce ne l’a jamais été. 

C’est probablement l’âge aussi qui me permet de dormir comme une bûche. En vieillissant, nous sommes capables de nous endormir très tôt mais surtout, à peu près n’importe où, dans des positions acrobatiques et même inusitées. J’approche la cinquantaine, je ne peux le nier mais je me rends compte que je n’ai plus l’endurance de l’époque.

Et dans le domaine métallique, je me demande si certains musiciens vieillissants dorment aussi bien que moi. Les groupes antiques des belles années, et qui roulent encore, proposent des musiciens dans la cinquantaine et soixantaine. Ils ont encore l’endurance, la puissance et la précision.

Après avoir entendu des performances d’Axl Rose et de Vince Neil, je vois bien que la puissance n’y est plus. Je me suis clanché le documentaire sur Bon Jovi et même en n’étant pas un fan, j’ai pu comprendre que le beau Jon tente tout pour retrouver une voix claire et puissante, mais ce n’est plus vraiment le cas. Par contre, nous avons des phénomènes comme Bruce Dickinson d’Iron Maiden, Biff Byford de Saxon et Rob Halford de Judas Priest qui continuent de pousser la note avec puissance. C’est moins céleste comme performance mais c’est encore tight!

Mais il y en a un qui ne semble pas souffrir de perte de sommeil et de chute au niveau de la puissance vocale, et c’est John Bush. Chanteur d’Armored Saint et ancien chanteur d’Anthrax, ce menu monsieur a encore le coffre du lion et son rugissement vient encore me chercher. Question de confirmer mon point, il y a ce nouveau projet en parallèle du nom de Category 7.

Oui, le nom est affreux, je vous le concède mais il faut comprendre que la banque de noms pour un groupe metal s’amenuise, de jour en jour. Il a même fallu que ce groupe puise dans des catastrophes naturelles pour s’identifier, Category 7 étant une puissance reliée aux ouragans quoique l’échelle s’arrête à la puissance 5, la catégorie 7 demeure hypothétique…

Mais musicalement, le tout devient grandement intéressant avec ce projet en parallèle qui, en plus de Bush à la voix, met aussi en lumière Jack Gibson d’Exodus à la basse, Phil Demmel de Vio-Lence/Kerry King à la guitare, Mike Orlando d’Adrenaline Mob sur l’autre guitare et Jason Bittner de Shadows Fall/Overkill aux percussions.

C’est du metal, du heavy metal, qui est proposé par cette bande de musiciens chevronnés. La patente n’est aucunement réinventée avec Category 7, on est juste en zone de sécurité et c’est probablement ce que tu peux entendre de plus similaire face à ce que pourrait sonner un nouvel album d’Anthrax si Bush était encore à la voix avec la troupe de Scott Ian. Cet album homonyme débute avec vigueur avec la pièce In Stitches, une slide de basse et des percussions qui roulent, le lead de guitare vient s’en mêler, c’est vertigineux et ensuite, c’est là que ça passe ou ça casse pour l’auditeur : la voix de John Bush fait son entrée.

Je sais que pour certains, c’est le négativisme total mais de mon bord, j’adore ce hurleur aux poumons d’acier. Cette pièce est vraiment bien montée, elle se veut massive, surtout au niveau de la performance de Bittner qui varge à tout rompre. Sur la pièce Land I Used to Love, c’est plus contenu et contrôlé. On y retrouve une dimension plus rock malgré l’impétuosité qui est dégagée. Le refrain se veut fromagé, je dois l’avouer mais j’assume totalement ma passion pour la mozzarella offerte par Bush.  

Apple of Discord est probablement la chanson que je préfère sur cet album. La basse de Gibson est pimpante, l’approche me rappelle légèrement Anthrax sur Room for One More et le refrain se veut accrocheur. Par contre, je dois avouer qu’après les trois premières chansons, je n’avais pas encore fait le focus total sur le jeu des deux guitaristes mais sur Exausted, c’est là que j’ai pu allumer solidement. Les guitares sont racoleuses et aguichantes, le tempo se veut parfait mais ce sont les leads qui prennent toute la place. Effectivement, on sent que Demmel et Orlando sont l’un en face de l’autre en train de mener un combat de guitares, digne d’une game de pickleball!

La pièce du nom de Runaway Truck est plutôt mollassonne. Je ne la feelais pas comme les autres, j’avais l’impression que celle-ci faisait un brin de remplissage, comme du Polyfila dans un trou de vis après que tu aies enlevé ton cadre du logo de Jack Daniel’s du mur du sous-sol. Le refrain est un brin cliché, avec une rimette coquette entre le mot « Truck » et le mot « Fuck », elle fait toune de dernière minute trouvée dans les CD-R de Mike Orlando, question de compléter un album et ainsi, péter la barre des 50 minutes.  

Par contre, White Flag & Bayonets vient reprendre avec son intensité indéniable, elle se veut lourde, saccadée par bouts mais ne donne jamais le tournis. Ensuite, Mousetrap poursuit dans la même veine quoiqu’elle se veuille plus axée sur les percussions, Waver at the Breaking Point est impulsive et ce sont les toms qui se démarquent sur celle-ci, en plus du refrain plutôt addictif.

Finalement, Through Pink Eyes se veut correcte, le refrain demeure la partie la moins enivrante de la pièce et le tout se termine avec un ampérage démesuré sur l’instrumentale Etter Stormen qui me faisait penser… à Belly of the Beast d’Anthrax!

Cet album ne passera pas à l’histoire et ce n’est pas l’objectif non plus pour Category 7. Il est juste bien avantageux d’entendre cette panoplie d’acteurs principaux de la scène metal pouvoir s’exécuter avec ce projet car, en toute franchise, cet album de Category 7 demeure plutôt attrayant, contient beaucoup plus de bons moments que de moments ennuyeux et, oui oui, propose ce qui se pourrait ressembler le plus à un album d’Anthrax avec John Bush à la voix.

Mais ça, je l’avais déjà dit!    

Disponible le 26 juillet sur Metal Blade Records.

www.facebook.com/category7band

Photo : Rob Shotwell