Les albums en concert demeurent les mal-aimés dans une discographie d’un groupe. Souvent utilisés pour mettre fin à un contrat avec un label, ce n’est pas le cas ici pour Amorphis car cet enregistrement se veut leur premier pour leur nouvelle étiquette, Reigning Phoenix Music. Oui, encore une fois, ce nouveau label qui ramasse de nombreux groupes ici et là, surtout des grosses pointures de Nuclear Blast qui décident de quitter cette étiquette allemande pour rejoindre RPM, fondé par un ancien de Nuclear Blast et un ingénieur en aéronautique.

Il faut se demander ce qui pousse les groupes à quitter Nuclear Blast les uns après les autres. À moins que ce soit Nuclear Blast qui pousse les groupes à quitter le bateau? Pour en revenir à l’essentiel de ce billet de blogue, ce qui se veut un retour sur un album en concert d’Amorphis, il faut se demander la pertinence d’un tel enregistrement, étant donné que les albums en concert sont généralement vu d’un œil qui se veut rempli de doute.

Bien souvent, un album enregistré en concert se veut aussi désiré que Denis Coderre pour le Parti Libéral. Dans le cas d’Amorphis, ce qui m’inquiétait était que le tout soit dans la même lignée que leur album live précédent, celui qui proposait Queen of Time dans son entièreté. Effectivement, cet enregistrement se voulait un copié-collé de l’album studio et ne proposait que quelques variations, plutôt subtiles.

Il faut se rappeler que Queen of Time – Live at Tavastia et Tales from the Thousand Lakes – Live at Tavastia proviennent de la même série d’enregistrements, ceux de l’époque où certaines formations se rendaient dans des studios de télé ou clubs pour offrir des concerts qui se voulaient streamés sur le web…

Donc, ce sont des albums live mais qui ont été enregistrés devant des caméras, sans public. Ce phénomène se veut un peu sec et impersonnel, surtout entre les chansons étant donné que nous n’entendons aucunement de réaction de la foule. Finalement, quand on y repense, ce sont uniquement des albums enregistrés par une équipe qui bosse pour un studio de télévision. Où est l’intérêt, d’abord?

Ce qu’il y a de bien sur Tales from the Thousand Lakes – Live at Tavastia c’est que nous retrouvons une formation différente face à l’album studio d’origine. Tout d’abord, avec Tomi Joutsen à la voix, nous retrouvons son grain si unique qui varie autant dans le grumeleux que le soyeux. Aux claviers, Santeri Kalio offre des parties beaucoup plus complexes que ce qui a été offert à l’époque.

De plus, cet album te remet en paix face à l’annulation de la tournée anniversaire de cet album qui a été mis au déchiqueteur, si vous vous en souvenez bien, en raison avec la fermeture de la vie face à la Covid 19…

Au niveau sonore, c’est massif. Le tout a été enregistré de manière professionnelle dans cette salle de spectacle mythique qu’est le Tavastia et c’est pourquoi le fan d’Amorphis trouvera son achat avantageux, étant donné que le son se veut riche. Question d’agrémenter le tout, les Finlandais ajoutent au menu Vulgar Necrolatry, une reprise du premier groupe de Tomi Koivusaari qu’est Abhorrence et My Kantele, pièce magistrale qui provient d’Elegy.

Un achat judicieux pour les maniaques du groupe autant que pour le fan de passage. Sachez que l’édition en CD Digipak vient avec le Blu-ray, ce qui vous permettra de profiter de la version en images, devant votre téléviseur 24 pouces aux rayons cathodiques installé au sous-sol, sur laquelle votre vieille Playstation est encore connectée.

Tant qu’à être de la vieille école… vous vous taperez une game de Silent Hill après!

Disponible le 12 juillet sur Reigning Phoenix Music.

www.facebook.com/amorphis

Photo : Jaakko Manninen