Fin d’année pour celle que l’on se doit d’appeler 2023 et qui nous propose l’hiver, de plus en plus. Les derniers jours de novembre nous font comprendre qu’il n’y a plus grand chose à se mettre sous la dent en ce qui concerne les nouvelles productions métalliques. Par contre, depuis mes dernières chroniques, j’ai réussi à vous prouver que cette fin d’année 2023 nous propose encore d’agréables surprises.
En ouvrant ma boîte de courriels la semaine dernière, il y avait bien quelques trucs, quelques nouveautés mais rien qui ne me disait quelque chose. Comme de raison, je prends le temps d’écouter chacun des trucs que je reçois, au moins trois chansons. En ouvrant le courriel de Helter Skelter Records, une sous-branche de Regain Records, je m’attendais à avoir un produit black métallique.
Mais non, c’est plutôt une formation italienne de doom du nom de Warcoe et généralement, les formations qui œuvrent dans ce style oppressif ne nous viennent presque jamais de l’Italie. Le doom vient, en grande partie, de l’Angleterre mais très rarement du pays du vin le plus surfin, des pâtes savoureuses, des espressos excessivement caféinés et du Grand Colisée de Rome.
Toute nouvelle, cette formation a été mise en place en plein pendant la pandémie, en 2021. L’album A Place for Demons est déjà leur deuxième, ce qui confirme que Warcoe se veuille un groupe productif. Mais parfois, productif peut vouloir dire produire n’importe quoi musicalement mais avec Warcoe, on n’offre pas de la piquette bon marché.
Qui dit doom dit Black Sabbath et tel que prévu, nous sentons que l’influence demeure présente dans la sonorité de Warcoe. Dès que l’album débute avec la chanson titre, nous retrouvons un grain nasillard au niveau de la voix, une distorsion agréable sur la guitare, des riffs ténébreux qui correspondent bien à l’époque des 4 premières parutions des gars de Birmingham, une basse ondulante et des percussions puissantes.
Pyramid of Despair propose une introduction plus psychédélique. Quelques coups de massue et nous retombons dans une zone de lourdeur bien balancée par la voix de Stefano Fiorelli, qui joue aussi de la guitare dans Warcoe. La pièce Rune Dweller est instrumentale et laisse toute la place à une guitare acoustique aux cordes pincées, du genre semi-flamenco.
La chanson du nom de Leaves est probablement celle qui me plait le moins sur cet album. Avec un lead de guitare plutôt affiné, celle-ci fait office de remplissage car tout semble moins solide sur cette chanson. Par contre, on retombe en mode puissance avec la suivante, Ishkur. Beaucoup plus directe et lourde, elle permet au groupe de rester en mode ouverture face aux ténèbres.
Plus fuzzée, Boys Become Kings nous fait taper du pied tandis que la ligne de basse est à l’avant-plan sur Wounds Too Deep to Heal. La finale se veut longue et ardue avec Buio, une longue roulade de près de 10 minutes qui permet au groupe de jammer beaucoup plus que de nous anéantir.
A Place for Demons demeure un album qui a éveillé ma curiosité dans une période où seulement quelques albums sortent. Avec une première moitié qui se veut plus intéressante que la seconde, cela fait que cette production se veuille plutôt, correcte.
Si cet album avait été lancé en plein mois de mars, je ne m’y serais probablement pas attardé mais faute de pain, tu manges de la galette!
Disponible le 15 décembre sur Helter Skelter Productions.