Le nom Sadus est souvent reconnu par des nombreux métalleux car certains ont déjà vu ce nom apparaitre, entre parenthèses, lorsqu’un article de magazine ou sur le web parle de Steve DiGiorgio. Effectivement, cette troupe de thrash metal américaine a été le berceau pour cet habile bassiste. Il s’est usé les doigts avec Sadus bien avant de se retrouver avec Death, Testament et tous les autres projets inimaginables pour ce bassiste extraordinaire.
Tu sais, quand un ancien musicien d’une formation qui existe encore demeure plus populaire que son ancien groupe, c’est un brin dérangeant. Surtout lorsque l’ancien groupe lance un nouvel album et que le tout semble passer dans le beurre, totalement. Sixième album pour Sadus, certains doivent probablement se dire : « Ah oui, ce groupe existe encore? »
Oui et cet album du nom de The Shadow Inside est leur premier pour le label Nuclear Blast. Il y a quelques articles, je vous parlais de sorties d’albums qui arrivent en pleine fin d’année, ce qui se veut bien souvent, un gros risque. Les listes de fin d’année sont faites pour les publications majeures et les formations ont déjà annoncé les tournées pour les mois de février jusqu’à avril, environ. Donc, une sortie du genre nous laisse sous-entendre que ce sera une production qui ne se veuille pas une priorité pour le label. À moins que le groupe n’ait pas l’intention de partir en tournée pour le promouvoir.
Et c’est probablement le cas avec Sadus qui n’est pas une formation reconnue pour ses concerts et surtout, pour de longues tournées. De sortir un album, cela semble nettement suffisant pour le guitariste et chanteur Darren Travis (qui joue de la basse sur l’album? Aucune idée!) et le batteur Jon Allen qui ont probablement un emploi de jour et pour qui la formation Sadus demeure un loisir.
Pourtant, ce nouvel album qu’est The Shadow Inside est une fichue bête d’un thrash metal précis et technique. Toujours aussi juste dans leur approche, nous retrouvons le duo en mode efficacité tout au long des 10 chansons qui meublent cet album. C’est avec First Blood que le groupe se met à table. L’introduction se veut classique et un brin prévisible avec la ligne claire sur la guitare.
Ensuite, pétarade sur la caisse claire avec une taloche sur la guitare pour donner le véritable élan à cette pièce. Un riff vient couper le tout avec une roulade aux percussions, c’est ensuite une attaque selon les conventions du genre, juste assez destructive et baignée dans la technicité. La voix de Travis rappelle encore celle de Schmier de Destruction et, pour être franc, il faut aimer le style nasillard et acidulé car la variation vocale n’existe pas vraiment avec Sadus.
Les changements de structures demeurent nombreux sur Scorched and Burnt où le groupe s’assoupit pour ensuite y aller avec plus de ténacité. La chanson It’s the Sickness propose une cadence plutôt rapide avec la voix encore plus serpentaire qui nous remet le Commandant Cobra en oreille. La pièce Anarchy est excessivement destructrice, elle est rapide et au niveau des percussions, c’est la moulinette. Sur le refrain, nous retrouvons une variation au niveau de la voix, un truc beaucoup plus gorgé, ce qui offre un véritable répit pour l’oreille du néophyte.
L’instrumentale New Beginnings sert de tampon, juste avant de proposer la finale qu’est la chanson titre. Morceau bien juteux, j’ai apprécié sa facette plus balourde. Par contre, la seconde portion de la chanson nous met en mode approbation, la caboche se place en position du oui-oui, le menton descend bien bas, touchant même mon chest velu.
Album intéressant mais aucunement exceptionnel, The Shadow Inside nous confirme que Sadus existe encore, et toujours, mais nous avons la confirmation que sans une série de concerts étalée sur de longues années, un groupe demeurera toujours dans l’ombre, peu importe le talent des musiciens.
Et ça, Steve DiGiorgio l’a probablement compris!
Disponible dès maintenant sur Nuclear Blast Records.