En général, lorsqu’un groupe nous vient de l’Allemagne, nous imaginons soit du thrash metal ou du power metal, parfois même, des trucs plus goth. En me poppant le nouvel album de Carnal Tomb dans le casque d’écoute, les fils se sont entortillés. Effectivement, cette formation berlinoise ne sonne aucunement comme du Kreator, du Helloween ou du Atrocity. Sur ce troisième album, ce quatuor morbide nous donne beaucoup plus l’impression d’être américain ou suédois, en plus de produire un album aux environs de 1992.
C’est certain qu’en voyant la couverture aux teintes mortelles et leur logo aux rebords contondants, on comprend immédiatement le rapprochement avec le death metal. Et c’est effectivement ce qui est proposé avec cette formation allemande qui baigne beaucoup plus dans les mêmes eaux vaseuses qu’Autopsy, Entombed et Grave.
En prenant ma route habituelle, la fraîcheur me chatouillait les narines, question d’éviter les émanations perfides qui se dégagent de cette musique morbide. Après une intro horrifique tapée sur les touches d’un piano avec quelques voix possédées, la pièce The Putridarium donne le ton. Tu as l’impression d’être assis dans le local de répétition de Carnal Tomb, entre l’ampli de la guitare et celle de la basse.
C’est sale mais juste assez poli au niveau de la production pour te permettre une écoute agréable. Avec des noms comme Cryptic Tormentor pour le guitariste/chanteur ou Vomitchrist pour le batteur, tu sens que les gars du groupe prennent le tout, très au sérieux. C’est ce qui se poursuit avec Cataclysmic Maze et c’est à ce moment qu’on se rend compte que le groupe peut y aller en subtilité, en plus de posséder un habile bassiste en la présence d’Impaler.
Le véritable coup de massue arrive avec la pièce Morgue Usurper. Malgré son introduction plutôt longue, cette chanson propose une dynamique death métallique de haut calibre, les instruments explosent et l’effet explosif est massif.
Par contre, il y a quelques moments où le guitariste principal, Goat Eviscerator, semble vouloir s’imposer et cela nous donne une certaine discordance musicale qui aurait pu être évitée, comme sur Embalmed in Decay où l’essentiel de cette attaque perfide se perd dans une devanture sur la guitare de tête. Le tout est rapidement oublié grâce à des parcelles sonores plus apocalyptiques, comme la mise en table de Eyes of the Chasm ou le mordant qui se dégage sur la pièce Cerebral Ingestion.
Embalmed in Decay est un album qui m’a apporté une entière satisfaction, me confirmant que l’année 2023 a été forte en death metal. De découvrir un groupe de la sorte me fait un grand bien, surtout en cette période où tout ce qui se passe autour de nous, semble être empreint de morbidité… Combattre le feu par le feu, qu’ils disaient?
Disponible le 3 novembre sur Testimony Records.
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Photo : Marc Strobel