On ne niaise jamais avec Dying Fetus. Le groupe peut se vanter de ne sortir que des tueries death métalliques et ce, depuis près de 30 ans. Est-ce que le groupe du Maryland fera exception face à cette sortie du 8 septembre? Aucunement, car Let Them Beg for Death n’est rien de moins qu’une preuve additionnelle face à la puissance d’exécution de Dying Fetus dans l’univers death métallique brutal.

Après tout, le groupe pourrait se permettre d’expérimenter, de tenter un ajout d’un instrument quelconque, de pimenter une pièce avec la voix claire d’une cantatrice gothique ou tout simplement, d’y aller avec la participation d’un rapper connu sur une de leurs pièces, question d’accentuer le côté slam de Dying Fetus. Mais non. Le groupe ne fait que suivre son sentier de brutalité. Et c’est ce que l’amateur du groupe désire.

Déjà que le groupe avait tenté une approche plus vaste, il y a de cela 20 ans, en ajoutant un chanteur en la personne de Vince Matthews pour l’album Stop at Nothing. C’est probablement la fois où le groupe a tenté l’expérimentation au maximum, avant de retourner à la base, ce qui implique John Gallagher à la voix principale tout en attaquant la guitare.

Depuis que le groupe sévit en tant que trio, nous pouvons ressentir que l’unité demeure excessivement serrée. Gallagher est efficace, Sean Beasley demeure habile à la basse et aux voix d’accompagnement et Trey Williams est un monstre de précision aux percussions. Nous sommes témoins de cette justesse depuis l’album Descend Into Depravity et ce trio varge une fois de plus avec ce neuvième album du fœtus mourant.

Pour mes goûts personnels, je dois avouer que je préfère Dying Fetus lorsqu’il se veut brutal à souhait. Groovant mais pas nécessairement slammé au maximum. Je préfère quand les musiciens proposent des rythmiques qui animeront un mosh pit de type régulier, plutôt que de créer un assemblage individuel de démonstrateurs de kata qui n’auront comme mission que la destruction du restant de la foule qui n’adhère pas au code unique et démonstratif auquel ils adhèrent. Avec Make Them Beg for Death, on retrouve beaucoup plus de cadences participatives que de moments asociaux lors d’un contexte en concert.  

Et c’est l’avantage de cet album, selon moi. J’ai vraiment l’impression que les chansons de cet album demeurent des hymnes de défoulement collectif, question de se remettre des deux années de disette et de se retrouver compacté dans une foule, lors d’un spectacle de Dying Fetus pour les entendre mais surtout pour voir Gallagher avec des cheveux!  

La chanson Enlighten Through Agony ouvre cet album et si l’on se ferme les yeux, on peut sentir l’odeur fétides des Foufounes Électriques. La suivante, Compulsion for Cruelty, débute avec quelques acrobaties à la guitare et une caisse claire mitraillée. Ensuite, on verse vers un groove brasse caboche et il te permet de te faire aller le bras gauche bien haut, gardant la main droite bien serrée autour de cette canette chèrement acquise.

Feast of Ashes est un gros morceau aussi. Pièce impétueuse, elle cache quelques impulsions plutôt intenses avec un effet époustouflant créé en studio, qui permet à cette pièce de prendre un deuxième élan. Throw Them in the Van et Unbridled Fury sont colériques et carabinées, rien de très complexe, que de la rage musicale tandis que When the Trend Ends remet le groupe dans un sentier plus méthodique et régulier.  

Pour ce qui est du coup pour le « cou brisé », je me dois d’y aller avec Raised in Victory / Razed in Defeat comme chanson « casse cou ». Cette pièce est montée comme étant en deux portions distinctes. La première portion est rapide et punitive tandis que la seconde moitié propose des airs qui pourraient passer pour une collaboration avec Joe Duplantier de Gojira!  Chanson la plus complexe de l’album, son groove addictif et son attaque vicieuse lui permet une place sur le piédestal face à cet album de 37 minutes de sévices métalliques impeccables.

Make Them Beg for Death est un album qui se veut précis dans le genre et qui nous confirme qu’un retour sur scène au Québec se veut plus que pressant de la part de Dying Fetus!

Disponible le 8 septembre sur Relapse Records.

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