Avec une régularité déconcertante, les Québécois de Kataklysm nous proposent, une fois de plus, un nouvel album. Le groupe nous a habitués à un cycle régulier face aux sorties d’albums et malgré la période pandémique, Kataklysm n’a pas mis la pédale au neutre. Même si le batteur Oli Beaudoin a quitté le navire il y a 3 ans, Kataklysm a été en mesure de trouver chaussure à son pied avec James Payne, qui enregistre son premier album avec le groupe.

Membre permanent depuis 3 ans, nous avons été en mesure de l’entendre taper sur les peaux et cymbales lors de la dernière présence de Kataklysm avec Deicide, en septembre 2022 alors que l’album Serenity in Fire avait été joué de façon intégrale. Maintenant, il est intéressant de l’entendre mitrailler amplement et avec précision sur Goliath, le quinzième album pour la troupe de death metal.   

La cadence habituelle pour Kataklysm de nous proposer une production toute fraîche à chaque 2 ou 3 ans demeure dans une zone de réconfort pour les amateurs de la formation. Là où certains peuvent entendre une redondance sonore, d’autres vont plutôt se vautrer dans cette régularité.

De mon côté, en écoutant Goliath à quelques reprises, je peux confirmer que je suis de la deuxième catégorie. Les chansons qui se retrouvent sur cet album demeurent solides, débordantes de groove et offrent un excellent potentiel d’approbation de la tête lors des prestations scéniques de Kataklysm, formation qui demeure une machine de scène impitoyable.

Les deux premiers extraits ont pu donner une bonne idée face à la qualité du matériel qui se retrouve sur Goliath quoique Bringer of Vengeance, avec son côté djent, peut déstabiliser quelques personnes. De mon bord, ce sont les pièces plus enivrantes, bien cadencées et groovantes qui me plaisent sur cette production du guitariste Jean-François Dagenais.

Effectivement, la chanson-titre demeure un bon exemple. Cette pièce reste dans la simplicité du genre death metallique proposé par Kataklysm. Pas besoin d’être dans la vitesse ultime au niveau des percussions, c’est plutôt pour son alourdissement que je lui donne mon pouce vers le haut. De plus, la voix de Maurizio reste dans la sphère plus graveleuse, moi étant moins porté sur les chansons où il propose son cri serpentaire.

Autre pièce qui se veut épatante est Heroes to Villains, en relation avec les transitions qui s’y retrouvent. Départ en canon au niveau de la vitesse, la basse est excessivement pimpante sur cette chanson. Death metal enivrant, les grosses caisses sont rondouillardes et la voix demeure agressive, sans véritable visite vers d’autres dimensions. La partie centrale de la chanson offre un pont transitoire qui se voudra une porte d’entrée indubitable pour la création d’un cercle pit.

D’autres chansons sortent légèrement du « modèle habituel » sans dénaturer Kataklysm. La pièce Gravestones & Coffins débute avec une série de tapoches qui combinent les cymbales, la caisse-claire et des coups de grosse caisse. C’est intermittent et lorsque la basse bien dodue de Stéphane Barbe se laisse entendre, on se demande si ce n’est pas une pièce de Crowbar qui se veut en écoute. Par la suite, on retombe dans des terrains connus mais cette sensation revient à quelques reprises sur Gravestones & Coffins.

Plus fataliste en ouverture, la chanson The Redeemer est celle qui m’a donné satisfaction face à Goliath. Le jeu de guitare de Dagenais en ouverture revient dans la chanson et prend d’autres tournures aussi, ce qui permet à The Redeemer d’être beaucoup plus qu’une simple chanson death metal étant donné la saveur offerte par la guitare. Pièce bien mitraillée par les percussions, les moments de subtilité qui s’y retrouvent offrent une certaine richesse à cette chanson.

En écoutant l’album qu’à quelques reprises seulement, il risque de n’être qu’un autre album du groupe. J’ai eu besoin d’une bonne dizaine d’écoute pour y découvrir ses subtilités et bien souvent, c’est lors d’une marche avec des écouteurs que des découvertes de la sorte puissent survenir.

Si je m’y prends en mode trilogie, je crois que Goliath est l’album de Kataklysm le plus réussi depuis Meditations car avec ses multiples cadences death métalliques et ses thématiques vindicatives, cela en fait un album approprié avec l’air du temps.      

Disponible le 11 août sur Nuclear Blast Records.

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*Kataklysm sera du Trois-Rivières MetalFest lors de la soirée du samedi 11 novembre.