Qu’est-ce que les membres d’Ars Media Qc ont écouté ce mois-ci? Le Jukebox du mois est l’article mensuel qui permet à l’équipe de partager ses coups de cœur, que ce soit en matière de nouveautés ou d’anciennes idylles métalliques. Alors, qu’est-ce qui a joué dans les oreilles du staff ce mois-ci?


Le choix de Jade Favreau

Diabolical Masquerade – Ravendusk In My Heart. Diabolical Masquerade a définitivement été le band qui a le plus roulé dans mes écouteurs ce dernier mois. Selon moi, chaque opus de sa discographie mérite d’être écouté. Les suédois proposent un bon mélange de Black métal atmosphérique et d’Avant-garde. En fait, on pourrait même dire que dans certains albums, on y retrouve un peu de Gothic, de Death et même un peu de Thrash.

Mon mois de janvier est resté très Black métal, classique hivernal. Cela étant, mon coup de cœur reste Ravendusk in My Heart, album sorti en 1996. Par contre, je conseille fortement The Phantom Lodge (1997), album qui a aussi excessivement joué dans mes écouteurs ces derniers jours. J’aime énormément le style de DM. Je trouve que le son est très unique et j’ai beaucoup accroché. J’ai trouvé que chaque morceau avait une petite touche personnelle. Par exemple, dans la 5 ème track : Under The Banner Of The Sentinel (chanson que j’adore d’ailleurs) on y retrouve un vocal propre à la King Diamond. J’ai été agréablement surprise de voir à quel point ça s’agencait super bien avec l’effort.

Bref, si vous n’avez pas encore écouté Diabolical Masquerade, je vous le conseille fortement.

Bonne écoute!


Le choix de Geoffroy Dell’Aria

Abstract Void – Wishdream. Un cycle s’est achevé et un nouveau commence : le mois de janvier a déjà touché à sa fin et nous voici définitivement de plain-pied en 2023. Un 2023 fort enneigé ici à Montréal et que je vous propose de démarrer par l’une de mes découvertes les plus singulières de ces dernières années.

Et je commencerai par ce qui a d’abord attiré mon attention dans cet opus de 2021, à savoir sa pochette : il s’en dégage une atmosphère absolument hypnotisante qui a tout de suite accroché mon regard et qui n’est pas sans nous évoquer des univers visuels tels que Tron ou Blade Runner, très typés années 1980…. à très juste titre, puisque Abstract Void œuvre à la fois dans le Blackwave et le Synthwave.

« Quésaco ?! », me direz-vous. Et moi de vous répondre qu’il s’agit ici d’un mélange très particulier de black metal atmosphérique et de synth/retrowave (un genre musical relativement récent, mais puisant toute son inspiration dans les sons des années 80, notamment par le biais de l’utilisation de synthétiseurs et de boîtes à rythmes de l’époque).

Cela vous parait un peu incongru au premier abord? Ne vous laissez pas démonter et donnez-lui sa chance, car autrement, vous passeriez à côté d’un véritable OVNI musical qui mérite réellement notre intérêt ! Un black aux guitares glaciales et mélancoliques à souhait, accompagnant à merveille des mélodies tout droit sorties des eighties, le tout saupoudré de quelques hurlements désespérés : voilà ce qui vous attend au détour de pistes comme Storms ou Midnight Heart.

Bien évidemment, mieux vaut ne rien avoir contre la sonorité du synthétiseur, et certains ne passeront pas cet écueil, mais pour les autres, il y a dans cette fusion improbable quelque chose de terriblement accrocheur qui saura plaire, j’en suis certain !


Le choix de Matrak Tveskaeg

Svrm – Червів майбутня здобич. Savourant la creuse et froide saison, j’ai opté pour le mini-album Червів майбутня здобич de la formation ukrainienne Svrm. J’ai d’abord été surpris d’apprendre que le one-man band avait eu le temps d’enregistrer une nouvelle offrande en 2022 malgré le contexte de guerre qui sévit sur le territoire, mais face à cette parution, je n’avais d’autre choix que d’y prêter l’oreille. Je dirai d’emblée que ce n’est pas un mini-album qui réécrit l’histoire mais il s’agit d’une bonne réinterprétation du style de groupe qui ne réussit malheureusement pas à se détacher de l’étiquette de pastiche ou de Drudkh des pauvres. Néanmoins, il faut admettre que Svrm livre la marchandise encore une fois. Les pièces nous transportent immédiatement dans son univers et nous emportent dans ce tourbillon sonore qui s’inscrit toujours dans l’inspiration Black métal avec un son flou, bourrin, mélodique et mélancolique à la fois. Bien que l’envolée est de courte durée avec un programme de quatre titres totalisant 17 minutes de Black métal envoûtant, les fans du groupe sauront apprécier l’écoute en boucle de cette pépite. 


Le choix de Yanick Klimbo Tremblay

Katatonia – Sky Void of Stars. Le mois de janvier est toujours le mois le plus vide, en ce qui concerne les sorties métallifères. Par contre, en 2023, le label Napalm Records a décidé de sortir un gros canon avec cette nouveauté de Katatonia. C’est ce qui roule dans mon Spotify en janvier et depuis quelques jours, sur ma table-tournante car j’ai reçu ma copie en vinyle. La mélancolie est encore omniprésente avec cette troupe suédoise sur des chansons comme Atrium et Sclera mais il y a tout de même un léger scintillement sur la chanson Opaline. Atmosphère sombre mais avec un espoir face à un éclaircissement, la thématique du corbeau colle parfaitement à ce groupe pour qui l’espérance semble s’envoler, année après année. Glauquement parfait!   


Le choix de Simon Rioux

Sword – Metalized. Mon coup de cœur de janvier est le groupe québécois Sword, que j’ai vu en prestation un peu plus tôt ce mois-ci. C’est un groupe que j’écoutais déjà depuis longtemps mais que je n’avais jamais eu la chance de voir live …et je n’ai pas été déçu! On est dans un registre Heavy métal plus classique, mais c’était heavy à souhait et le chanteur Rick Hughes était en grande forme vocale. Il arrivait à atteindre toutes les notes aiguës comme sur les albums, c’était assez impressionnant.

J’ai apprécié entendre les chansons de leur nouvel album Sword III en live, mais mon préféré est évidemment leur premier, l’indétrônable Metalized (1986), qui est un véritable classique du Métal québécois. Chacune des dix pièces est tout simplement excellente.


Le choix de Nathaniel Boulay

Rolo Tomassi – Where Myth Becomes Memory. En ce froid début d’année 2023, je me suis réfugié dans les sonorités de Rolo Tomassi et leur dernier opus Where Myth Becomes Memory. Ça me prenait un peu de douceur après un temps des fêtes très particulier parsemé de maladies et de décès. Rien de trop doux non plus, bien sûr. La pièce Drip décape justement sur un moyen temps et la qualité de la production est particulièrement élevée. Beau paradoxe de beauté et d’agressivité qui m’as fait du bien. Belle découverte de l’an dernier que j’ai approfondi ce janvier.


Le choix de Sarah Luce-Lévesque

Månegarm – Nattväsen. Ça a été pas mal plus molo dans l’écoute de métal ce mois-ci. En effet, j’avais un petit besoin de réconfort avec les cours et le travail qui recommençaient. Le blues post-vacances a duré pas mal tout le mois de janvier et donc, au travers des invités à la maison, des soupers et des lectures interminables, je me suis surprise à peser souvent sur Repeat quand j’écoutais du Folk métal acoustique. Vu que je n’ai plus vraiment le temps de gamer à Skyrim avec mon mode de vie de fou et qu’il me fallait quelque chose qui s’y colle un brin, c’est donc Månegarm qui a attiré mon attention en ce janvier douillet et qui me guide maintenant dans le février frisquet. Ça m’inspire tellement que j’en fais des rimes! Allez, sortez-vous l’air du gorgoton pour chanter sur Delling.


Le choix de PY Bédard

Black Sabbath – Sabotage. Lorsque je n’étais encore qu’un jeune étudiant du secondaire qui trippait énormément sur le Rock pesant, je m’étais procuré l’album Down To Earth d’Ozzy Osbourne chez feu Maison Columbia et ce fut une illumination soudaine. Le vocal d’Ozzy et la guitare de Wylde me furent culbuter dans le monde du Prince of Darkness en un instant. Peu après, je me suis mis à découvrir Black Sabbath, mais comme toute formation avec une discographie gargantuesque, je m’étais arrêté aux classiques et je vous avouerai que je suis tombé dans les abîmes du Black métal assez rapidement par la suite.

22 ans plus tard, j’ai décidé, par une merveilleuse journée hivernale, de me doser un album de Sabbath au hasard et je vous avouerai que je ne me suis pas encore relevé tellement je suis tombé en bas de ma chaise. Tout d’abord, la performance vocale d’Ozzy est tout simplement démente. Il habite chaque phrase avec une hargne et une intensité que j’ai de la difficulté à qualifier. Musicalement, je dirais que le côté plus Doom est mis de côté pour faire place à énormément de rapidité, davantage de solos de guitare ainsi qu’un côté fortement expérimental qui s’imbrique à merveille avec les morceaux plus hargneux.

Le magasine Rolling Stone a qualifié Sabotage non seulement de meilleur album depuis Paranoid, mais de leur meilleur en carrière! Je ne suis pas totalement en accord avec cette affirmation, mais je la croyais pertiente pour vous mettre l’eau à la bouche.

Bonne écoute!


Le choix de Méi-Ra St-Laurent

Vreid – Wild North West. Quand je trippe sur un album, je l’écoute en boucle pendant plusieurs jours/semaines, jusqu’à me l’approprier complètement (et jusqu’à ce que mon chum me dise “coup donc, ça fait pas trois fois de suite qu’on l’écoute celui-là?“). Ouep, je suis excessive comme ça. Je récidive donc ce mois-ci avec mon nouveau coup de coeur: Wild North West, lancé en 2021 par le groupe norvégien de Black’n’roll, Vreid. Formé à la suite de la dissolution du groupe Windir – le groupe s’étant dissous à la mort du chanteur Valfar – le quatuor Vreid est actif depuis 2004 et a neuf albums à son actif. Le tout nouvel album, Wild North West, avec sa sonorité mêlant Rock gothique, Thrash métal et Black métal, évolue autour d’un concept musical qui s’est même traduit par un film (que je n’ai malheureusement pas eu la chance devoir), où les descriptions des paysages nordiques se mêlent à l’horreur et au sang. Extrêmement bien conçu musicalement, l’album présente des mélodies qui sont tantôt abrasives (Spikes of God), tantôt épiques (Wild North West), mêlant même certains éléments kitch avec l’ajout de mélodies interprétées à l’orgue Hammond (Into the Mountains, vers 04:00). Ce mélange de sonorités – qui pourrait sembler extrêmement douteux – est étonnamment efficace en reproduisant l’atmosphère musicale des vieux films d’horreurs… Une très agréable découverte! 


Le choix de Joé Calvé

Palisades – Palisades. J’écoute Palisades depuis la sortie de leur album Outcasts il y a presque 10 ans (c’est beaucoup pour un jeune de 24 ans comme moi). J’ai pu assister à une évolution très intéressante de leur style à travers chaque nouvel album. Le groupe expérimentait beaucoup avec la musique électronique (peut-être même trop à certains moments) et semblait se cherchait une place dans l’Electronicore ou le Post-hardcore.

Malheureusement, après douze ans (2011-2023) d’activité, la formation du New-Jersey a décidé de mettre un terme au projet Palisades. Je n’étais plus très à jour sur les nouvelles du band à ce moment. Je n’écoutais plus autant leurs nouveaux morceaux à la suite du départ du vocaliste Lou Miceli en 2021. À la suite de l’annonce de la séparation, faite le 11 janvier, je me suis soudainement replongé dans leurs derniers albums.

L’album éponyme est sans doute mon album préféré. Les précédents incluent énormément de musique électronique et présentaient une gamme de sons que je considère trop saturée. Ce sont tout de même des albums que j’apprécie pour leur originalité. Palisades, en revanche, semblait être le moment où le band s’est trouvé un style équilibré unique à lui-même. On entend bien les notes du synthétiseur à quelques reprises sans qu’elles deviennent trop apparentes dans les différents morceaux. La flexibilité de la voix de Miceli se démarque très bien dans cet album comparé aux autres. Ce fut aussi l’avant-dernier album dans lequel le chanteur apparaissait avant de quitter le groupe. Palisades a des apparences plus Métalcore que les autres albums du band tout en gardant le style un peu expérimental que les membres ont mis de l’avant dans Outcasts et MIND GAMES.