Atrocity est une formation qui est passée par quelques incarnations avant de retomber dans le death metal. Si vous avez eu le plaisir de suivre la carrière du groupe depuis quelques décennies, vous avez pu apprécier leur death metal se transformer en metal électronique, se tremper dans le gothique pour se remouler en metal de reprises pour faire un 180 degrés pour finalement revenir dans le death metal bien goulu, depuis une dizaine d’années. Et tout cela, en alternant entre l’anglais et l’allemand!
Il faut donner cela à Atrocity, c’est une formation qui offre son lot de surprises et ne nous ennuie jamais. Sur Okkult III, on complète la trilogie et ce, avec vigueur. Effectivement, en 2013, les Allemands ont débuté ce périple occulte avec la première portion de ce périple death métallique qui nous permettait de retrouver le groupe avec pugnacité après nous avoir offert un album de folk apaisant sur l’album After the Rain, en plus d’une collection de reprises des années ’80 avec Werk II.
Donc, d’y aller avec une trilogie purement death métallique se voulait surprenant mais connaissant la réputation girouette d’Atrocity, on ne pouvait pas être déstabilisé. En 2018, Okkult II était lancé et on comprenait que le death metal se retrouvait, une fois de plus, dans nos oreilles. Et en janvier 2023, d’avoir une autre galette death métallique du nom d’Okkult III se veut tout simplement satisfaisant car ce groupe sait comment offrir une musique perfide.
Très riche musicalement, l’album débute avec des arrangements classiques (gracieuseté de Jonah Weingarten de Pyramaze) qui versent vers la hantise. La guitare et les percussions entrent en jeu sur un fond de voix d’opéra. La portion métallique explose par la suite et c’est la voix d’Alexander Krull qui vient nous confirmer que la promenade sera death métallique avec Desecration Of God.
Succube et loup-garou
Fire Ignites se veut punitive et Born to Kill demeure plus cadencée. Nous sommes en mode death metal, et on se délecte les babines. La première cassure sonore arrive avec la grandiose Malicious Sukkubus avec son caractère qui nous remet Septicflesh en tête, étant donné ses arrangements sonores opératiques et les cloches lointaines.
Après l’introduction plutôt épique, c’est avec un riff black metal vieille école que nous nous retrouvons. Ce sont les voix féminines d’Elina Siirala de Leaves’ Eyes et Zoë Marie Federoff de Cradle of Filth qui nous remettent en mode modernisme.
Le carnage se poursuit avec Lycanthropia, Faces From Beyond et la touche rock de Cypka se verse vers le death metal. Finalement, l’album se termine avec fureur sur Teufelsmarsch, une collaboration avec l’ancien chanteur d’Equilibrium qu’est Robert Dahn et les claviers fulgurants de Misstiq, une claviériste qui œuvre surtout dans le deathcore.
Avec l’album d’Obituary, cette sortie d’Atrocity nous confirme que le death metal est véritablement en santé, même s’il est joué par des messieurs ayant l’âge de ton boss à’ shop!
Disponible le 20 janvier chez Massacre Records.