Mon histoire avec Sword remontre à 36 années alors que j’entrais au Centre George-Vézina de Chicoutimi et je voyais ce groupe, sur scène. Effectivement, lors de cette froide soirée du mois de décembre, Sword était la première formation a foulé les planches, juste avant Metal Church et surtout Metallica, lors de la tournée pour Master of Puppets. Mon cadeau de bulletin de l’année précédente car ce concert avait été annulé à deux reprises. Oui, dans ce temps-là, Metallica tournait au Québec et c’était environ 18$ pour les voir! Avant l’arrivée du chanteur Rick Hughes sur le Zoom (nouvelle façon de faire nos entrevues de nos jours) je discutais avec le guitariste Mike Plant, justement, de cet événement métallique qui a été la bougie d’allumage face à ma passion des concerts. Entretien avec le guitariste Mike Plant et le chanteur Rick Hughes, de Sword.
Je crois que vous avez partagé la critique de l’album III que j’ai faite il y a quelques semaines, j’ai été bien emballé par cet album. On l’attendait depuis longtemps, ça a été très long avant d’avoir un nouvel album. Puis on comprend qu’après Sweet Dreams, il y a eu une cassure à un moment donné, il s’est passé plein de choses dans votre vie. Mais on avait entendu dire, à un moment donné, que Sword était de retour. Surtout quand vous avez joué au Heavy Montréal et il était supposé d’y avoir une signature avec Combat Records. Est-ce que vous êtes assez à l’aise de parler de la situation avec Combat Records ou vous voulez tout de suite sauter à la signature avec Massacre?
Mike : Pour Combat Records, on a signé avec eux autres, puis ils ont sorti notre l’album Live at Hammersmith. Puis après ça, de leur bord… Comment je pourrais dire ça? Ça foirait un peu. Il s’est passé des trucs avec eux autres, puis ils nous ont laissé tomber. On a continué de faire nos trucs qu’on avait à faire, puis on s’est retrouvé avec Massacre Records par l’entremise de notre ancien gérant, Pierre Paradis.
Rick : Je pense quand même que tout a été dit là-dessus par Mike. C’est un peu grâce à notre ancien gérant, Pierre Paradis, qu’on a réussi à remonter ça, puis à se trouver un nouveau deal.
Et ce deal avec Massacre? C’est une compagnie allemande qui a quand même une solide réputation. L’album III, qui est votre 3e album, est-ce que vous pouvez justement me parler du processus d’écriture parce qu’on sent que ça n’a pas été écrit uniquement pendant la période qu’on appelle la COVID. On s’entend qu’il y a du stock qui doit dater d’il y a quelques années quand même. Ça sent quelque chose qui a vraiment mijoté longtemps dans la marmite métallique.
Mike : Nous sommes partis de vieilles idées, puis on a pris le meilleur du lot. Des trucs qu’on avait. Ça c’était bon, on va le garder, on retravaille ceci et on retravaille cela, tu vois? Puis on remet plus de guitare ici, puis on actualise toute la patente. De nouveaux textes sont travaillés. Les arrangements sont repassés et on travaille les mélodies. Tu sais, tout a été très bien planifié, très bien répété. Ouais, ça a été long, mais écoute ça : Tout cela a porté fruit, je pense. Je crois qu’on a un pas pire album! On est pas mal content du résultat mais oui, ça a été long! Mais qu’est-ce que tu veux? C’est ça la vie, hein? Il se passe des trucs, puis là c’était un peu mis sur la glace. Ça revient pour un bout, on retasse le tout. Puis là, au début, on était supposé juste faire un EP avec 3 tounes. Ensuite, le tout a évolué. Un album au complet. Fait que, il y a eu, comme 2 phases, si tu veux. Tu sais, la phase 1 où est-ce qu’on a travaillé les trois tounes qu’on pensait sortir pour le EP. Après ça, ça s’est transformé en album, fait qu’on a travaillé le tout pour que cela devienne un album complet. Nous avons travaillé d’autres trucs, on a tout mis ça ensemble, puis tout cela nous a donné Sword III.
Rick : Moi, de mon côté, je te dirais que Mike et moi, on a une certaine façon de travailler ensemble parce qu’on s’est croisé sur plusieurs projets. Et c’est un peu moi qui étais le gardien de tout ce qui était relié à Sword. C’est surtout que j’avais beaucoup de trucs avec moi dont j’avais hérité, comme une boîte de cassettes de vieux démos. Je me suis mis écouter ça et puis je me suis rendu compte que c’était fort. Tsé, dans le hard rock ou dans le metal, il faut qu’il y ait de bons riffs. Pour que la guitare soit présente, à l’aide des bons riffs, c’est ça l’essentiel. Ce n’est pas donné à tout le monde d’être capable de sortir de bons riffs comme ça, tu sais? Mike a cette facilité, selon moi. C’était là, sur ruban. J’ai écouté les cassettes puis waouh! Écoute ça le riff! Wow, wow, wow! Il y a un plan qui m’est venu en tête. Je me suis dit qu’il fallait qu’on termine ça. Tu sais, j’avais peut-être des arrières pensées, dans un sens. Est-ce que Mike, en écoutant tout cela, ça va lui donner le goût de refaire des chansons pour Sword? Selon moi, c’est peut-être un peu ça qui est arrivé. Donc, j’ai appelé Mike. Je lui ai donné un tape, puis pas longtemps après, je me rends compte qu’il nous avait fait des CD pour qu’on écoute ce qu’il avait préparé, chacun de notre bord. Puis c’est là qu’on a callé notre première répétition.
Vous avez tous des jobs. Toi, Rick tu es celui qu’on a vu le plus souvent sur la sellette, c’est-à-dire que tu as participé à La Voix. Tu as chanté avec Éric Lapointe, tu as fait des spectacles d’envergure axé sur le rock. Rick, est-ce que ton implication sous les projecteurs, c’est ce qui fait que les plans de Sword face à un retour complet et avec un troisième album ont été repoussés?
Rick : Peut-être. Mais tout doit donc arriver à temps. Oui, j’ai été très occupé. Mais Mike Plant aussi, il avait ses trucs. Puis mon frère avait ses trucs. Mike Larock aussi. Tu sais, tout le monde était occupé, chacun de son bord. Mais écoute Yanick; moi mon premier amour, c’est Sword. Mon plus grand amour, c’est certain. Plus que tout ce que j’ai fait après. Tu sais, j’ai été 10 ans choriste à l’émission La Fureur. C’était parfait, ça m’a fait travailler, c’était l’université de la voix. Ça m’a appris à comprendre mieux la musique, la business, tout ça. Mais dans le fond, en arrière de la tête, j’avais toujours une petite amertume. Ce sentiment que pour Sword, on n’avait pas bien fermé les livres. Selon moi, je crois que tout est arrivé à temps. Oui, pour les fans, ça peut être été long. Mais en même temps, ça aurait pu ne jamais arriver aussi.
S’assumer totalement et métalliquement
Je trouve que l’album III est pertinent. Il n’arrive pas comme une patente toute croche, vieillotte. C’est vraiment un album qui est bien conçu. Vous avez décidé de travailler avec Glenn Robinson, à la console, pour cet album. Pourquoi ce choix?
Mike : Je pense que c’était clair d’y aller avec Robinson. Je ne me souviens pas si c’est le premier album ou le deuxième album qu’il était supposé de faire avec nous, de faire partie de la patente… Parce qu’il voulait travailler avec nous, il aimait Sword. Moi, j’avais déjà travaillé avec lui sur une couple de projets. Fait que c’était clair pour moi que le choix allait s’arrêter sur Glenn. Je ne chercherais pas plus longtemps. Glenn a travaillé avec une tonne de bons groupes, comme Voïvod. Nous avions déjà fait une couple d’affaires avec les Porn Flakes aussi, avec lui.
Rick : En tout cas, si je peux ajouter de quoi, c’est que c’est Mike, le réalisateur de l’album. Donc c’est lui qui nous a proposé le tout. Parce que Mike propose, c’est lui le leader, puis nous autres, on a dit : Oui! Et puis je suis content de l’avoir fait parce que comme toi, Yanick, quand j’écoute l’album, je me dis : « Wow! Ça sonne! » Je suis vraiment content du résultat.
Puis parlant de résultat, ça fonctionne avec la chanson Unleashing Hell parce que je l’ai tout le temps en tête le : « 1986 in Montreaaaalll! » Et ça, ça reste en mémoire, solidement. Que peux-tu me dire, Rick, au niveau des paroles pour cette chanson-là? Moi, j’ai l’impression que ça parle justement, de ce que moi et Mike parlions avant que tu te joignes à nous, à cette fameuse tournée avec Metallica. Avec cette chanson, j’imagine Sword qui se prépare à suivre le chemin métallique, Metalized arrive, le groupe joue ici et là. Ça va exploser! C’est environ ça ou je suis dans les patates?
Rick : Je vais commencer par te dire qu’il y a quelques chansons sur l’album dont je suis retourné trois fois au studio pour refaire mes voix, au complet. C’est pour ça qu’on sent que je suis « over the edge » sur celle-ci. Ce que je veux dire par là, c’est comme dans Spinal Tap. Tsé, le piton va jusqu’à 11! Sur celle-là, je l’ai mis à 11! Les paroles, c’est exactement ce que t’as dit! On a un ami qui est parolier, il s’appelle Richard Eusanio. C’est lui qui nous a aidés avec les textes, sur l’album. C’est un vieil ami, il était là dans le temps. Il a vécu Sword dans les années ‘80. Il nous a regardés aller pendant les années ‘80, parce qu’il nous suivait partout. On avait toute une gang qui nous suivait, partout. Toutes les choses qu’il a vues et remarquées se retrouvent dans Unleashing Hell. Ce qu’il a vu, il l’a écrit! C’est vraiment un reflet de ce que Sword faisait en 1986, mot pour mot.
Même quand on parle de drogue, de cocaïne?
Rick : Oui, on assume. On assume tout ce qui est dit dans cette chanson.
Oh, c’est intense! Mike, toi, est-ce que tu assumes ton côté New Wave of British Heavy Metal sur Take my Chances? Parce que j’ai trouvé que cette chanson faisait comme la dualité de guitares à la Judas Priest et Iron Maiden. Sauf que toi, tu es seul là-dessus. C’est toi qui dois doubler la guitare. Ton jeu de guitare est vraiment écœurant sur celle-ci. Que peux-tu nous dire de Take My Chances?
Mike : Ben oui, je m’assume pleinement. C’est sûr, j’aime ce genre classique de jouer du metal. C’est vilain, c’est lourd, c’est très lourd.
Rick : Je suis content que tu en parles Yanick, parce que moi présentement, je dis présentement et en ce moment, parce que j’écoute l’album en continu depuis qu’il est fini. C’est ma chanson préférée de l’album! Elle a changé avec le temps et présentement, c’est vraiment ma chanson préférée de III. C’est comme tu dis car tout est dans le riff de guitare. Mike est le seul guitariste dans le band. Quand vous allez écouter l’album, vous allez voir qu’il a fait des arrangements où il a mis plusieurs couches de guitares. Mais en répétition, il y a juste une guitare. Mais ça ne paraît pas parce que Mike a travaillé en conséquence. C’est certain qu’il y a plus de guitare sur l’album que lorsque l’on répète mais il s’est arrangé pour sonner très large, tu comprends?
Mike : C’est parce que je me suis fait pousser deux petits bras derrière le dos! Je joue sur une autre guitare par en arrière!
Collectif : HAHHAHHA!
Rick : C’est aussi parce que Mike a vu au son de la basse. Pour lui, c’était important. Avec Mike Larock, ils se sont assis et ils ont travaillé le son de basse à deux. Souvent, la basse fait quelque chose de différent de la guitare, c’est ce qui fait que ça devient plus une basse qui se veut une autre guitare que juste une basse.
Mike : L’important pour moi, c’est que la basse soit bien présente dans le mix de l’album. Qu’elle soit prédominante. Il y a tellement d’albums où on se demande s’il y a vraiment de la basse dans le mix. On se force l’oreille pour essayer de l’entendre et on passe trop de temps à décortiquer. C’est ce que j’ai aimé avec Glenn Robinson. Quand je lui disais que je voulais de la basse, il en mettait.
En parlant de Glenn Robinson, tout à l’heure, le nom de Voïvod est sorti. Justement, la chanson qui ouvre l’album, Bad Blood, elle a un effet très Voïvod, en introduction. Est-ce que c’est quelque chose que vous avez travaillé en studio avec Glenn ou vous aviez déjà toute la pièce en tête?
Mike : Non, j’avais déjà tout ça dans la tête. Celle-là, ouais, on l’a pratiqué dans le laboratoire avant d’aller en studio. Je sais que pour Voïvod, ils ne se sont jamais cachés qu’il y avait un côté prog, une influence de Rush, dans leur son. J’écoutais beaucoup de Rush, plus jeune. Cela fait que c’est mon côté progressif qui est donc ressorti.
C’est parfait comme ouverture d’album, puis là je vais tomber avec la fin de l’album, c’est Not Me No Way. Il y a un côté rassembleur dans cette chanson. Il y a plusieurs couches de voix à un moment donné, comme un effet de chorale ou des cris de gangs. Est-ce que c’était avec des chums dans le studio ou c’était juste vous autres?
Mike : Non, c’est juste moi et Rick. Nos voix ont été doublées ou même quadruplées. En spectacle, ce sera l’occasion de faire chanter la foule.
Justement, Rick. Cette chanson en spectacle, j’imagine que c’est bon pour toi parce que ça va te permettre de prendre une petite pause, du faire chanter le monde avec ton micro. Le classique!
Rick : Ahhhh! Classique tu dis? La dernière fois qu’on a donné un show au Club Soda, on avait quelques chansons du nouvel album. On jouait des chansons mais surtout des vieux albums. Puis, si j’avais le malheur de tendre le micro vers la foule, oublie ça! Il y avait le monde qui savait les paroles de toutes les chansons! Tout le monde embarquait et ce, à toutes les fois que je tendais le micro vers la foule. J’ai l’impression que c’est ça qui va arriver avec cet album là aussi, parce qu’il y a plein d’endroits comme ça où ce que les gens peuvent participer activement.
Il y a du potentiel là-dessus pour amener les gens, c’est un fait. Justement, pour la prochaine tournée au Québec… mais ça on en parlera, un peu plus tard. Moi, je voulais vous parler de la pochette de l’album qui fait très, carte de tarot. Est-ce que c’est une idée du groupe ou c’est peut-être le label qui a dit : « On va y aller avec ça! » ?
Mike : Non, ce n’est pas label, c’est nous. Je suis arrivé avec cette idée-là. C’est une carte de tarot, en effet.
Le trois d’épée, libérateur
Mike : Oui, c’est le Three of Swords, exactement. Les gars ont bien aimé mon idée. Puis, tout a collé. Quand tu penses à la signification du trois d’épée, c’est la déception et la séparation. Mais la carte à l’envers, ça veut dire la réparation. Tu sais, les vieilles blessures qui guérissent. C’est un peu significatif pour cet album-là. Il y a eu bien des années, de nombreuses années. Les gars faisaient des choses chacun dans leur coin. À un moment donné, les vieilles blessures guérissent. Comme une autre phase, il y a de la maturité qui est rentrée en ligne. Tu sais, les règles ne sont plus pareilles. C’est que c’est plus facile, dans un sens. Pas que c’est moins d’ouvrage mais que c’est plus facile de travailler avec cette vision-là.
Rick : C’est plus facile, je suis dans la même état d’esprit et c’est tellement un bon concept. Écoute, c’est l’idée de Mike. Puis quand tu penses aux paroles de l’album, c’est là que le concept est parfait, parce que si tu prends juste Bad Blood, les paroles disent : « I have been so very mindless thru my days.
My kindness ran away. I have been more than a witness to my ways. And sickness came to stay. » C’est ça! Ça parle justement de ça! C’est vraiment ça le Three of Swords.
Ça fait qu’on peut dire que c’est pratiquement un album libérateur. Pour vous autres? Ça vous a permis de panser de vieilles blessures et de vivre un peu, une renaissance?
Mike : En quelque sorte. Ouais, c’était comme ça. C’est un peu comme : « Hey! C’était le fun Sweet Dreams, c’était le fun Metalized, mais on a fait ça maintenant, on a autre chose! C’est présent et disponible! Avec de nouvelles chansons, une nouvelle façon de penser, une nouvelle direction! »
Rick : Les règles ont changé, tu sais. À l’époque, on a sorti deux bons albums. Si tu ne venais pas de Los Angeles ou si tu ne venais pas de l’Angleterre, ça ne marchait pas. Le monde t’a trouvé bon? Bravo! Mais c’était la distribution le problème, c’était plus difficile. Maintenant avec l’internet, tu as une réponse immédiate de tes fans qui aiment l’album. Depuis qu’on a sorti l’album, des entrevues comme on fait ce matin, je crois que nous en avons fait une bonne vingtaine. Puis c’est partout dans le monde. Partout, parce qu’avant, on ne pouvait pas. C’est plus gratifiant maintenant. C’est bon de savoir que tu fais un truc qui rejoint les gens et ça, ça fait plaisir!
Mike : Y’a un autre truc. Je pense que ce qui était bien important pour le band, surtout pour moi, c’était d’avoir le contrôle artistique de notre produit. Quand on a fait les deux premiers albums, on était des ti-culs de 21 ans. On voulait faire un disque, c’est tout. On voulait faire des tournées. On voulait! Tu comprends? On voulait être des rock stars, fait qu’on aurait signé, n’importe quoi! Mais en même temps, on n’avait pas le plein contrôle. On se disait que c’était normal, parce qu’on ne connaissait rien. Maintenant, on sait c’est quoi la musique, on a des albums et tout le reste. On sait comment le tout se passe en arrière de ça. Les compagnies, puis comment ça marche. Surtout qui décide quoi. On se laissait un peu mener par la compagnie de disque. Un jour, ils sont arrivés, puis ils ont dit : « Tiens, ça va être ça votre pochette! » Tu te dis : « Bon, on n’a pas le choix! » On ne pouvait pas dire non. Même si on trouvait autre chose, c’était : « Non, c’est ça! » Pour cet album, je tenais à ce qu’on garde le contrôle artistique total. Puis c’est ça qui est arrivé. Tu sais, il n’y a personne qui a dit : « Ah, changez ça! » C’était notre bulle, personne ne pouvait y entrer.
Rick : Ouais, puis quand tu y penses, c’est ce que nos idoles faisaient. Dans les années ‘80, le pouvoir avait changé de bord. Ce n’était plus l’artiste qui avait le pouvoir. Ce sont les compagnies de disque qui disaient ; « OK, si t’es fin pis, si tu fais ce que je te dis, je vais te signer! Sinon, je vais signer ce groupe-là qui est peut-être moins bon que toi, mais qui écoute plus nos consignes! » Mais nos idoles, ce n’était pas ça. Dans les années ‘70, et je ne veux pas me comparer à qui que ce soit, mais je vais te parler de mes idoles, que ça soit Led Zeppelin ou les Rolling Stones, c’étaient eux-autres qui décidaient de leurs pochettes, de la musique et des albums. Ensuite, c’était fini. C’était « Tenez, le disque est livré. Faites votre job maintenant! » On a juste retourné le cadran, comme dans les années ‘70 alors que c’était l’artiste qui décidait, pas le label.
Le résultat est là avec cet album qu’est III. Moi, ce qui me prouve que l’album est bon et ce qui m’a prouvé que vous étiez encore pertinents, c’est lorsque vous avez ouvert pour Anthrax, Hatebreed et Black Label Society, à Trois-Rivières. J’étais là avec mon garçon de 12 ans et il a dit : « Wow, c’est bon ça! Sword, ça vient de Montréal? » Il a vécu la même chose que j’ai vécu, au même âge que moi quand je vous ai vu ouvrir pour Metallica à Chicoutimi, en 1986.
Mike : C’est le fun à entendre, ça! Mais écoute, on dirait que c’est de même maintenant. Je veux dire que tu ailles voir AC/DC ou que tu ailles voir Metallica en spectacle, il y a de plus en plus de gars comme toi qui amènent leurs enfants. C’est bon de voir qu’il y a une relève.
Effectivement, et si ce n’est pas forcé, c’est encore mieux. Moi, mon fils adore le metal. Il n’est pas amené de force!
Mike : C’est ça! Non, tu ne forces pas quelqu’un à aller voir Motörhead si ça n’y tente pas d’aller voir Motörhead, tu sais? Hahahha!
Justement, vous avez des dates qui s’en viennent. En janvier, il y a Alma, Montréal, Québec et Trois-Rivières. À quoi les gens peuvent s’attendre? J’imagine, du matériel des trois albums, mais en même temps, pouvez-vous nous donner un petit peu plus de détails, du croustillant?
Mike : Hum… Des détails croustillants… C’est sûr qu’on fait le troisième album au complet. Puis, ce sera entremêlé des tounes des deux autres albums. Des détails croustillants, je ne sais pas qu’est-ce que tu veux dire vraiment? S’il y aura de la pyrotechnie, des explosions?
Non, je sais que ce n’est pas votre genre de monter une production gigantesque au niveau visuel. Je me demandais si vous allez avoir des invités spéciaux pour Montréal ou pour Québec, ou de faire des reprises?
Mike : Ce sera Sword, de A à Z. Pas d’invités surprises, non.
C’est ce que je voulais savoir car j’ai toujours vu le groupe comme quatre gars qui montent sur scène, vous vous ploguez et c’est parti pour la besogne. À chaque fois que je vous ai vu en spectacle, c’était mon impression.
Mike : Ha! Là je comprends et c’est exactement ça! C’est exactement ça, c’est la force! C’est la force de Sword! On y va avec la force de la musique!
Rick : Ben écoute, Yanick. C’est ce que Mike a dit : le croustillant qui s’en vient pour cette tournée au Québec, c’est que on défend le troisième album. Bang! C’est ça, le croustillant! Parce que souvent, il y a des artistes qui vont sortir des albums. Puis en tournée, ils ne vont prendre que deux ou trois tounes pour les inclure avec le reste pour ensuite jouer un greatest hits. Nous, ce n’est pas ça qu’on va faire. Nous, on joue l’album au complet. Voilà! Comme le disait Mike, on entremêle la soirée de toutes nos vieilles tounes qu’on aime jouer. Comme Follow the Wheel, Stoned Again, Evil Spell…
Pour The Trouble Is? J’ai un genre d’inquiétude…
Mike : Ouais, quel genre d’inquiétude?
Il me semble que vous ne l’avez pas joué à Trois-Rivières. Pour beaucoup de monde, c’est leur chanson fétiche de Sword car cela nous ramène directement à l’époque de SolidRok. Quand le clip jouait, c’était intense!
Mike : Tu vois, je l’aime un peu moins ce clip-là. Nous n’avons rien décidé pour le clip. Nous sommes arrivés sur les lieux du tournage. « Placez-vous ici, faites ceci, faites cela! » On ne décidait de rien! Ce n’était pas nous autres, pas pantoute. C’était la vision de quelqu’un d’autre, pas la nôtre. C’est ce qu’on disait, tantôt. Dans ce temps-là, nous n’avions pas le contrôle artistique. Si tu regardes nos deux nouveaux clips pour l’album III, ben ça, c’est nous autres et ça vient de nous. Il n’y a personne qui nous a dit quoi faire. Enfin, il y a une fierté là-dedans!
Donc, l’autonomie totale, c’est l’indépendance?
Mike : Il y a une fierté. Là tu sais, c’est comme : « Voici Sword! » C’est nous autres ça. Donc, vos petits tours de passe-passe de « Soyez tout doux et soyeux », c’est maintenant terminé!
Maintenant, les gars, le temps passe! Je vous laisse le mot de la fin.
Rick : C’est assez simple! On invite les gens du Québec à se procurer des billets parce que ça va brasser, solide! On est gonflé à bloc! On aime nos fans, on aime notre musique! On a tellement hâte! Quand on répète, on est comme des ados. On est revenu en enfance! Notre gérant nous a monté un superbe local dans son sous-sol. Tsé, c’est le plus beau local qu’on a eu dans notre vie! On est sur place, à la semaine longue! Le soir, quand tout le monde a fini sa journée, on s’en va pis on se rejoint au local, puis on travaille sur notre show. C’est aussi simple que ça!
L’album III est maintenant disponible sur Massacre Records. Sword sera en tournée au Québec en janvier. Le groupe montera sur scène à Montréal le 14 janvier, à Québec le 15 janvier, à Alma le 20 janvier et le 21 janvier, à Trois-Rivières! Pour les billets, c’est ICI!
Photos : Richard Chartrand