Du grand art, musicalement et visuellement
Gdansk, Pologne – 1991
C’est à ce moment et à cet endroit que l’entité connue sous le nom de Behemoth a pris forme. Un long parcours qui, comme pour plusieurs groupes, a débuté de façon très locale et simple. Un désir de performer de la musique à leur façon et en traçant leur propre voie.
Adam « Nergal » Darski est un artiste dans l’âme. Toujours prêt à pousser ses propres limites, créer de la musique qui suit ses convictions et qui au passage, choque certaines personnes. Rappelons-nous le fameux événement en 2007 où il avait déchiré une bible sur scène. Il a dû aller au tribunal en Pologne à cause de multiples plaintes liées à ce concert.
Mais l’art est avant tout une forme d’expression et rien n’a empêcher Behemoth de créer de l’art musical et visuel depuis maintenant, plus de 20 ans.
Une évolution de leur style
Leur parcours musical a débuté en 1991 avec un son très sombre et agressif. Du Black Métal traditionnel, des compositions crues et intenses qui allaient avec le but recherché par le groupe à l’époque.
Au fil des années, on remarque une évolution progressive de leur son et des sujets traités, sortant lentement du paganisme et allant vers le satanisme en combinant des éléments musicaux plus diversifiés venant des styles comme le Death. L’imagerie évolue à son tour, abandonnant le »corpsepaint » traditionnel et optant plutôt vers des toges cérémoniales et un aspect plus raffiné.
Aucunement surprenant lorsqu’on sait que Nergal a des études en Histoire et en Arts (il a les qualifications pour devenir curateur de musée si tel était son désir).
Rendu au début des années 2000, ils sont au plus haut point depuis leur création. Des tournées mondiales, plusieurs albums extrêmement bien reçus par le public et les critiques, et le même désir de pousser l’enveloppe de plus en plus loin.
Mais en 2010, peu de temps après la sortie du fantastique Evangelion, nous apprenons que Nergal doit se retirer de la scène à cause d’une leucémie agressive (qu’il finira par vaincre !!)
Le retour de Behemoth en 2014 avec The Satanist voit un groupe avec une nouvelle vue sur la musique et leur œuvre. Une ouverture plus grande aux orchestrations, aux vidéoclips de style cinématographique plus extravagants, à un style de musique qui se catégorise de moins en moins dans un style précis.
Un tel changement ne vient pas sans froisser certains fans qui disent ne plus reconnaître le groupe, qu’ils sont des vendus, des ci, des ça…
Le désir de choquer, de pousser les limites est toujours au rendez-vous. Et pour ceux qui ont pris le temps d’absorber tous ces changements et d’ouvrir vers un tout nouveau potentiel du groupe se sont vus conquis.
Nous voici donc au moment venu, le plus récent album!
Un travail contre nature, une oeuvre unique
Un nouvel album de Behemoth est toujours un événement grandiose. Au-delà de la musique, le visuel et tout autant impressionnant. Le vidéo pour »Ov My Herculean Exile » a donné un avant-goût de la direction artistique de l’album. Une pochette simple, mais avec un grand impact.
Mon excitation était palpable! Lorsque j’ai reçu mon album vinyle, j’ai immédiatement écouté le tout en boucle. Voici donc mon analyse de chaque chanson, de façon sommaire.
- Post-God Nirvana: Une ambiance riche, des chants de gorge, un son tribal évoquant un départ au combat contre Dieu. On peut entendre la phrase suivante tout au long de l’introduction: Hoc Signo Fertote Lux – Apportez la Lumière à ce Signe
- Malaria Vvlgata: Rapide et court avec des blast beats très présents. Un hymne à la guerre et à la violence. Une ode à l’absence de pitié envers ses ennemis.
- The Deathless Sun: Très orchestral avec un tempo moyen. Une chanson classique à-la-Behemoth avec une panoplie de solos superbes.
- Ov My Herculean Exile: La première chanson qui avait été dévoilée. Une structure épique avec une évolution et une croissance vers un climax sonore.
- Neo-Spartacvs: Une chanson surprenante, par moments très »groovy » avec la basse très présente. Un de mes coups de cœur sur l’album, vraiment très entraînant.
- Disinheritance: Probablement la chanson qui met le plus en valeur les talents d’Inferno à la batterie. Plusieurs changements de tempo rendent cette chanson très variée.
- Off To War! : On se sent dans la peau d’un guerrier, seul, contemplatif. Un tempo lent et efficace!
- Once Upon A Pale Horse: Un rythme digne d’une marche militaire. Un symbolisme indiquant d’aller de l’avant sans hésitation. Et que dire de la fin avec sa section instrumentale phénoménale.
- Thy Becoming Eternal: Pour ma part, c’est la seule chanson qui m’a laissé indifférent sur l’album. Excellente, mais rien de très démarquant.
- Versus Christus: Un chuchotement en débutant l’écoute, une ambiance riche et lourde et une montagne-russe de sections très diversifiées.
Vous avez donc devant vous un fan comblé par le nouvel album de Behemoth! Ce sera certainement une écoute régulière pour moi et sera dans mon palmarès 2022!
As-tu quelques minutes? Écoute ça!