C’est incroyable le nombre de choses qui ne changent pas lorsque l’automne arrive. Un camp d’entraînement exécrable pour le CH, des stouts à la citrouille qui se retrouvent dans les réfrigérateurs à la même vitesse que les feuilles des arbres changent de couleur. Les voisins qui ferment leur piscine pendant la fin de semaine tout en cordant leur bois tandis que chez Costco, on vous propose la nouvelle batch d’arbres de noël en plus du tout nouveau modèle de Père Noël gonflable.
Cet automne, il y aura aussi Halloween mais en bonus, un tout nouvel album d’Exhumed! Et cela aussi, c’est un truc qui ne change pas. Avec cette nouvelle production du nom de To the Dead, la formation américaine continue son p’tit bonhomme de chemin vers le death metal horrifique grindé. Le plan demeure assez similaire à ce qui est présenté depuis Gore Metal, lancé en 1998.
Par contre, j’ai l’impression qu’Exhumed a une tendance un peu plus forte vers la sonorité death métallique que grind. Ce n’est pas dans le sens de ramollissement, c’est plutôt que sur cet album, leur neuvième en carrière, les riffs demeurent de plus en plus chunky, croustillants et remplis de suif.
Mais quand le batteur Mike Hamilton active la moulinette, ça grind solidement.
La scie, c’est dans la famille
En 2022, Exhumed agit comme une famille recomposée. Effectivement, ce groupe est composé d’un quatuor de manipulateurs de la scie mécanique qui sait s’entourer d’anciens membres pour l’écriture des chansons. Avec les défroqués que sont Matt Widener, Leon Del Muerte, Mike Beams et Bud Burke toujours au stylo, on sent que tu peux sortir les gars d’Exhumed mais qu’Exhumed ne peut pas vraiment sortir des gars.
Je ne tournerai pas autour du pot bien bien longtemps. Cet album qu’est To the Dead est à l’image de ce que le groupe nous propose depuis plus de deux décennies. Guitares tranchantes, basse ondulante, percussions pimpantes et alternance entre une voix acidulée et l’autre plus ragoûtante, vous en retirerez un vilain plaisir.
Tout mon descriptif prend vie avec la première pièce de l’album, Putrescine And Cadaverine. Ce morceau dégoulinant offre un certain réconfort car tout ce que nous apprécions d’Exhumed se retrouve inclus dans ce chronomètre de trois minutes et quarante quelques secondes. Le départ est donc donné…
Drained of Color se veut plus pataude en ouverture mais elle repart furieusement vers la portion centrale. La chanson Rank And Defiled nage dans les mêmes eaux stagnantes du death metal grindé, tout en proposant un solo plus aérien. C’est avec l’apaisante No Headstone Unturned que ma satisfaction s’est consolidée. Effectivement, les nombreuses transitions de ce morceau font que le tout demeure complexe tout en restant mortellement agréable!
Dimanche matin, en prenant ma marche automnale dans les boisés terrebonnois, je me suis retrouvé à écouter To the Dead à trois reprises. Ensuite, tout en tondant mon gazon pour ce qui sera probablement la dernière fois de 2022, je me suis reclanché cette production à deux autres reprises.
Car effectivement, j’ai un très grand terrain!
Disponible le 21 octobre sur Relapse Records.