Oui, une autre formation qui peut porter cette étiquette de supergroupe. Kill Division est un peu dans le même moule que Lock Up, étant donné que nous versons dans une sphère métallique qui se mouille les orteils dans le grindcore. Avec un alignement surpuissant, il est à se demander ce qui peut pousser des musiciens de cet acabit à aller tout détruire avec Kill Division.
Effectivement, avec Dirk Verbeuren, batteur de Megadeth, derrière le kit, ceux qui le connaissent moins bien doivent se demander ce qu’il fait là à tapocher à tout rompre avec une formation plutôt bruyante, si l’on compare au thrash de la bande à Mustaine.
Il faut comprendre qu’à la base, Verbeuren vient du domaine du metal extrême. C’est vraiment son passage chez Soilwork qui nous a fait découvrir un batteur plus technique et versatile. Maintenant avec Megadeth, il doit user de précision et de vitesse mais il faut comprendre qu’il n’ira jamais en mode vitesse extrême.
C’est probablement l’une des raisons qui le pousse à participer à des projets en parallèle de la sorte.
Pour ce qui est des autres participants, ils proviennent tous de l’univers death métallique donc de les voir en mode grindé, c’est moins surprenant. Jeramie Kling d’Inhuman Condition/Venom Inc est à la basse, Gus Rios de Gruesome est à la guitare et c’est l’ancien gueuleur de Malevolent Creation, Kyle Simmons qui sévit avec Kill Division.
Entourés par la crasse
En regardant la couverture, on sent immédiatement que l’influence visuelle des albums de Brutal Truth et de Napalm Death des années ’90 est au rendez-vous. Musicalement, c’est un grindcore de cette période qui est présenté, non pas une touche hypervitesse comme ce que nous retrouvons dans le grindcore moderne. Les propos demeurent axés sur la politique contemporaine et la situation planétaire.
Par contre, l’approche vocale de Simmons est beaucoup plus près de la zone death métallique. Nous ne retrouvons pas cette hargne caractéristique que l’amateur de grind aime retrouver dans le genre, avec des variations gorgées qui nous démontrent l’humeur véritable du chanteur, qui se veut généralement dans des eaux de pessimisme.
Avec ses 11 chansons en 24 minutes, cette production se veut intéressante avec des chansons rageuses comme Surrounded by Filth, Peace Through Tyranny, Walking Dead ainsi que leur reprise de Barely Alive de Terrorizer.
Il est fort à parier que cet album de Kill Division sera entendu, à la base, comme étant une pure curiosité face aux performances de Verbeuren ou face à la présence des autres membres du groupe.
L’amateur de grindcore de la vieille école en retirera une certaine satisfaction, étant donné la proximité face aux racines du genre mais le fanatique qui carbure amplement avec Antigama, Full of Hell et Pig Destroyer risque de trouver Kill Division un brin tranquille!
Disponible maintenant sur Redefining Darkness Records.