Si tu apprécies grandement ton death metal trempé dans l’huile Mazola, tu te dois de déposer cette galette juteuse de Mortuous sur une couple d’épaisseur de Scott Towels avant de la consommer en entier. Toujours aussi oléagineux, le death metal du groupe contient une dose malsaine de cholestérol, pompé de gras trans qui te travaille tout le système digestif.

C’est que Mortuous, formation américaine qui se veut composée du batteur Chad Gailey de Vastum et de Necrot en plus d’avoir l’ancien guitariste d’Exhumed Mike Beams, continue de s’exercer dans une dimension métallique sulfureuse et caverneuse. Sur cette seconde production, nous pouvons entendre un groupe qui reprend là où il avait laissé sur l’album précédent, Through Wilderness.

C’est toujours aussi crasseux, punitif et lourd mais nous pouvons entendre un groupe qui a pris le temps de pousser le produit encore plus loin, encore plus profondément dans les artères encrassées du metal. Pendant la pause imposée par la pandémie, de nombreuses formations ont eu beaucoup plus de temps que d’habitude pour fignoler leur produit, même dans le domaine des arts plus répugnants.

Au-delà de la désolation

Sur cet album, nous pouvons entendre Mortuous avec des chansons sordides mais où tout est perceptible. Chansons cadavériques mais avec des parties musicales audibles, les pièces de cet album demeurent de véritables boulettes de ragoût, bien dégorgées avec le croquant nécessaire.

Dès que tu enlignes Carve (titre populaire cette année) tu comprends vers quoi tu te diriges. C’est accrocheur mais excessivement onctueux et cette sensation plutôt agréable est en perpétuelle évolution tout au long de cet album qu’est Upon Desolation.

Gras et tenaces sont les morceaux que sont Metamorphosis et Days of Grey. Par contre, Mortuous se veut plus assoupi sur Nothing, où l’ajout du violon donne des airs de My Dying Bride à cette pièce. De plus, Defiled By Fire se veut intense mais la finale demeure plus feutrée avec, une fois de plus, une ligne parfaite de violon. Même constat avec la rapide Ash and Dismay qui se veut apaisée par une portion de piano de Mike Beams, ce qui lui donne des airs apocalyptiques.

Plus léchée comme production, plus précis au niveau de la finesse musicale, il demeure impossible que ce soit le propriétaire du label Carbonized Records qui ait eu cette demande particulière au groupe, étant donné que le boss du label s’assoit aussi derrière le kit de drum de Mortuous.

Disponible le 16 septembre sur Carbonized Records.

www.facebook.com/mortuous

Photo: Chris Johnston