Ma rentrée scolaire est derrière moi. Une grosse semaine compte tenu qu’enfin, je peux me concentrer sur une seule fonction au travail. Oui, les deux dernières années ont été intenses dans les écoles. Maintenant, nous sentons que nous pouvons respirer beaucoup plus dans nos établissements. Oui, le manque de personnel se fait sentir partout mais nous avons été en mesure de compléter notre équipe, in extremis! Une rentrée avec une certaine intensité, cela fait que j’avais vraiment besoin de décompresser en ce premier vendredi post-rentrée scolaire!
J’anticipais ce Brewtal Montréal. L’affiche me plaisait grandement, surtout avec cet ajout qu’était Undeath pour ce concert montréalais, ce qui venait augmenter l’impact death métallique de cet arrêt qui voulait souligner le 30e anniversaire de l’album Legion de Deicide. Avec eux, Kataklysm qui présentait Serenity in Fire dans son entièreté et cette bibitte particulière qu’est Inhuman Condition.
Depuis quelques jours, nous recevions des notifications face aux bières exclusives qui seraient disponibles pour cet événement de Vox & Hops de Matt McGachy de Cryptopsy. Mes papilles gustatives ne faisaient qu’un tour et c’est pourquoi que sur place, dès mon entrée, je me suis dirigé au comptoir pour me prendre une Světlé Výčepní, de la microbrasserie L’Apothicaire… avec leur brasseur David Bérard, juste à mes côtés!
Inhuman Condition venait à peine de commencer. Canette en main, Pepsi pour mon fils, nous avons tenté de nous diriger sur le parterre. Oui, ce dernier se voulait bien rempli car officiellement, cette soirée se voulait à guichet fermé mais nous avons rebroussé chemin. C’était plutôt la chaleur qui émanait déjà de la foule (et les odeurs qui accompagnent cet état) qui se voulait lourde. Nous avons donc décidé de monter à l’étage et par le plus grand des hasards, nous avons trouvé deux places dans ce qui serait l’équivalent de la 3e rangée du balcon.
C’est rare que nous nous retrouvions assis lors d’un spectacle mais l’avantage d’être en hauteur est que nous pouvons bien analyser le jeu des musiciens, surtout qu’avec une vue en plongée, nous pouvons voir les batteurs s’exécuter sur les tambours. Et avec les groupes en ouverture, les kits de batterie sont toujours plus avancés. Pour Inhuman Condition, c’était Simon McKay de The Agonist qui tenait les baguettes. Il était intéressant de le voir jouer avec un truc plus vieille école, nous prouvant qu’il est un batteur versatile.
Avec Inhuman Condition, on met le fun dans le death metal. Il faut comprendre que Jeramie Kling, chanteur (et batteur en studio), nous avons droit à tout un meneur de troupes. Il se promène de gauche à droite, donne des kicks de karaté dans les airs pour suivre les punchs de drum, apprend rapidement à la foule les paroles du refrain pour avoir une interaction immédiate, utilise des baguettes pour taper sur les moniteurs et encore plus! Il est partout! Partout!
Cette formation est née après que Jeramie Kling, le légendaire bassiste Terry Butler (ancien membre de Death et maintenant chez Obituary) et Taylor Nordberg (nouveau guitariste chez Deicide) aient claqué la porte de Massacre en 2020.
Le groupe a eu une trentaine de minutes pour nous démontrer de quel bois il se chauffait et je dois avouer que tout le monde est tombé sous le charme d’Inhuman Condition, autant pour sa vitalité que pour son emprise sur le genre.
Sérénité alcoolisée
Pendant la pause entre Inhuman Condition et Kataklysm, je me suis dit qu’il serait temps de rafraichir le breuvage. Plus aucune New England Pale Ale aux couleurs de Kataklysm n’était disponible. La Legion Lager aussi, plus rien. J’ai donc repris la bière officielle de Vox & Hops par l’Apothicaire, confiant de mon choix de base.
Je descendais l’escalier quand l’intro parlée, juste avant The Ambassador of Pain, jouait. Comme de raison, le concept était que Kataklysm joue l’album Serenity in Fire dans son entièreté et, sachant que le groupe allait proposer son nouveau batteur James Payne, je voulais absolument voir et entendre s’il allait être en mesure de torcher sur le snare sur The Resurrected mais surtout sur Blood on the Swans. Il faut être honnête, la vitesse sur les deux chansons se veut surhumaine.
C’est ce qui a été fait, Payne a annihilé absolument tout, laissant le public pantois, surtout pendant son solo en intro de Blood on the Swans. Maurizio semblait excessivement satisfait de la réponse du public, commandant circles pit et body surfing en grande quantité. Il a même avoué être un peu mollo ce soir, étant donné la puissance du weed d’ici… Question de le ralentir encore plus, un gars s’est avancé devant la scène pour lui lancer un pétard plutôt dodu.
Plus les chansons avançaient lors de la prestation de Kataklysm, plus je me rendais compte que je connaissais grandement les paroles. La prestation précise du groupe a grandement aidé le caractère festif de la soirée et mon fils se laissait aller la caboche, suivant les riffs croustillants de Dagenais.
Bref, une fichue de prestation des Québéco-ricains qui m’a confirmé que Serenity in Fire demeure leur album le plus puissant du catalogue.
La légion d’horreur
Un trentième anniversaire pour un classique du genre death metal. Il faut se rappeler qu’à l’époque, Glen Benton représentait le Mal le plus pur, l’horreur sur deux pattes et un fichu personnage avec sa croix inversée cicatrisée au front. Depuis quelques années, Benton est maintenant perçu comme étant une légende du genre, un homme sympathique à l’approche et excessivement convivial.
En prenant place sur scène hier soir, bien au centre, on comprend rapidement qu’il est le point central de Deicide, ce qui doit faire l’affaire de son compatriote Steve Asheim qui se veut plus réservé quoiqu’aux percussions, ce dernier demeure monstrueux. Tel que prévu, Deicide y est allé avec l’album Legion d’un bout à l’autre. Si certains croyaient que ce ne serait que cela, eh bien ils se sont trompés. Après tout, cet album ne dure que 28 minutes, ce qui se veut peu pour meubler une soirée en tant que tête d’affiche.
Cet album est connu par les amateurs du groupe et ils le connaissent par cœur. Hier, tout le monde punchait avec le groupe, les horns bien visibles, les corps qui s’entrechoquaient se voulaient nombreux devant la scène et c’est pour cela qu’après la présentation de Legion, nous sommes descendus à l’étage principal pour terminer la soirée avec une sélection de chansons de type « les classiques de Deicide ».
De cet album, je dois avouer avoir un faible pour Dead but Dreaming, In Hell I Burn et Trifixion mais j’ai senti une plus grande satisfaction en entendant la seconde portion de la prestation avec des titres comme Once Upon the Cross, Scars of the Crucifix, They Are the Children of the Underworld et Sacrificial Suicide.
Benton se voulait en forme en ce vendredi soir et cela parait dans le type de prestation offerte par Deicide. J’ai déjà vu le groupe alors que Glen avait l’air furieux et le tout se transposait sur le reste de la troupe qui semblait y aller pour se débarrasser mais hier, tout le monde semblait en pleine communion… maline.
Pour avoir vu le groupe en concert dans les années ’90 et au début des années 2000, il est évident que nous ressentons que la voix de Benton se veuille maintenant beaucoup plus feulée. Avant, nous sentions une certaine définition dans sa façon de rugir. De nos jours, c’est beaucoup plus un type de roucoulement sulfureux qui n’offre plus la définition d’antan mais qui propose tout de même, une nouvelle façon d’entendre et d’apprécier Deicide.
Une fois de plus, je reconfirme que d’avoir des soirées Vox & Hops avec des bières de micro à l’image des formations de la soirée, cela demeure fantastique et permet à de nombreux buveurs de découvrir d’autres produits d’ici qui se veulent, 9 fois sur 10, brassés par des métalleux.
Cette avenue devrait être grandement étudiée par Evenko et sa division de Heavy Montréal. Et District 7, de votre côté? Il faut se dire que le metal et la bière vont toujours bien ensemble!
Photos : Mihaela Petrescu (2 septembre 2022 au Corona de Montréal)