Cân Bardd – Devoured by the Oak. En ce dernier mois de vacances et à quelques jours d’entamer ma deuxième année universitaire, je dois dire que je me suis grandement laissée absorber par le Black atmosphérique : Caladan Brood, Gallowbraid (Folk Black métal), Cân Bardd, etc.
Cân Bardd, groupe originaire de la Suisse et formé en 2016 est définitivement le band qui a marqué mon mois d’août. Celui-ci a sorti son premier single en 2017 : A Gift for Nature, suivi de l’album complet en 2018, Nature Stays Silent. Pour ma part, c’est le deuxième album, The Last Rain, sorti en 2019, qui a suscité mon attention. Par contre, je dois admettre que j’ai un énorme penchant pour leur tout dernier album, Devoured by the Oak, sorti en 2021. Selon moi, celui-ci est beaucoup plus raffiné que le précédent. J’en ai eu la chair de poule à quelques reprises, surtout par l’intensité des vocals et de la batterie.
Bonne écoute!
Be’lakor – Of Breath and Bone. Ce mois-ci, je vous invite une fois de plus à poser vos valises en Australie, non pas avec du core, mais avec un melodeath bien senti à la sauce scandinave! Eh oui, pour un peu, on jurerait presque avoir affaire à des compatriotes d’Insomnium ou Omnium Gatherum, mais Be’lakor nous vient bel et bien tout droit de l’hémisphère sud du globe!
Sorti en 2012, Of Breath and Bone m’avait d’abord intrigué par sa pochette mystérieuse et je m’y étais aventuré sans trop savoir à quoi m’attendre ; eh bien, quel heureux hasard que cette fabuleuse découverte, à tel point qu’il s’agit aujourd’hui d’un de mes albums favoris du genre, auquel je reviens très régulièrement avec un plaisir égal!
À l’écoute, il en ressort d’indéniables influences de la scène de Göteborg, mais ce n’est au final que pour mieux servir la personnalité unique du groupe, parvenant ainsi à se créer une très belle identité sonore qui lui est propre, combinant puissance, mélodie et mélancolie de la plus judicieuse des manières.
En quelques mots : une production claire, sans failles et puissante, une voix profonde et gutturale, résolument death, portée par des mélodies toutes plus épiques les unes que les autres, sans oublier une spécificité très appréciable : la quasi-omniprésence d’un piano délicat, apportant une remarquable touche de douceur qui vient parfaitement contrebalancer le dynamisme des guitares et de la batterie.
Une autre chose que je tiens à souligner, car j’y suis toujours très sensible : la grande variété de tempi et d’ambiances qui se dégage de chacune des pièces, nous permettant de les traverser sans même nous en rendre compte, tellement leur écoute est exaltante (et ce malgré leur durée avoisinant en moyenne les 7 minutes)!
Petite mention également à l’excellent diptyque To Stir the Sea et In Parting, le premier nous permettant de souffler un peu, bercés par une guitare acoustique entêtante, juste le temps de faire monter la tension pour replonger dans le tourbillon d’énergie qu’est le second!
Mais mon grand coup de cœur de l’album reste sans conteste sa piste d’ouverture, Abeyance, à l’ambiance sombre et heavy, qui à la fois combine tout ce que j’aime retrouver dans un morceau de metal et constitue, à mon sens, un parfait condensé de la formule musicale de Be’Lakor!
En résumé, un très grand moment de melodeath à côté duquel il ne faudrait surtout pas passer et à (re)découvrir sans aucune hésitation!
Bloodbath – Survival of the Sickest. Album numéro 3 avec Old Nick, le bon vieux gueuleur de chez Paradise Lost. Si l’album précédent, The Arrow of Satan is Drawn, m’avait semblé juste correct, celui-ci se veut beaucoup plus huileux, juteux avec beaucoup de croustillant dans le creux de l’os. Avec leur approche moderne dans les racines du genre death métallique, on apprécie grandement ce nouvel album qui, en moins de 45 minutes, offre une satisfaction morbide grâce à des chansons qui propulsent la distorsion des guitares à l’avant-plan, le tout enfariné par la voix de Holmes. Notons la présence de Luc Lemay de Gorguts sur Carved et Barney Greenway de Napalm Death sur Putrefying Corpse. Un Death métal parfait pour te pomper les mollets quand tu cours.
Pestilence – Spheres. Mon choix s’est arrêté ce mois-ci sur Spheres (1993) des Néerlandais de Pestilence, un album de Death métal technique avec une ambiance cosmique et envoûtante. On retrouve sur celui-ci une belle originalité (pour l’époque) avec des riffs et accords parfois mélodiques, d’autres fois dissonants à souhait, des rythmiques funky appuyées par une basse fretless et même quelques effets de claviers bien placés, le tout en conservant les codes et la brutalité habituelle du Death métal.
Mgla – Exercises in Futility. Pour ce mois-ci je suis retombée sur cet album qui date déjà de 7 ans, mais qui demeure toujours aussi excellent. J’ai connu ce groupe avec cet album et j’ai adoré instantanément. J’ai écouté leurs autres albums aussi, mais je ne sais pas pourquoi, ils ne m’ont pas marquée autant que Exercises in Futility. Je trouve que la vitesse, l’ambiance, le vocal, tout est bien calibré.
Bonne écoute!
Health – Disco 4 Pt. 2. Dernier stretch de l’été, en l’occurrence, mes vacances, ont été meublées en grande partie par l’album de collaboration de Health, Disco 4 Pt. 2. Le trio californien nous offre ici un bijou bien distinct. Vous avez peut-être eu la chance d’entendre la collaboration avec Nine Inch Nails ou celle avec Lamb Of God. Pour ces deux artistes, c’est un certain changement de ton, mais rien qui surprend énormément. Le reste de l’album est de l’industriel lourd et plutôt lent, tout en gardant quand même un côté éthéré. Contradictoire, je le sais, mais à l’écoute, on comprend. Des collaborateurs variés qui sortent tout droit du horror core comme Backxwash, Ho99o9, Ada Rook et autres ajoutent une dimension différente de ce à quoi je suis habitué. Même Poppy vient participer à l’effort. C’est peut-être pas pour tous, mais si vous aimez ce qui est définitivement différent, vous devriez apprécier de votre côté. Faites-vous plaisir et écoutez ça bien fort pour capter toutes les subtilités de la synthèse et conception sonore. La production est simplement exquise et on se perd dans toute cette profondeur. Miam!
Vengeful Spectre – Vengeful Spectre. J’ai découvert et écouté cet album en boucle! Venant de Chine, nous avons ici un parfait exemple de combinaison d’éléments Black métal additionnés d’instruments traditionnels. Le tout donne un résultat absolument unique. Je découvre peu à peu cette scène riche en groupes d’une qualité surprenante (pour n’en nommer que quelques-uns : Holyarrow, Zuriaake, Ritual Day et Bliss Illusion. Vengeful Spectre vient s’ajouter à ma liste d’écoute de ce pays mystérieux et fascinant. Je vous suggère fortement cet album qui, malgré sa courte durée, saura vous plaire!
False – Portent. Je me suis récemment adonnée à des recherches ayant pour but de découvrir de nouvelles artistes féminines. Évidemment, je n’ai pas été déçue par la pelletée d’écoutes que j’ai eue à faire, mais une formation a retenu mon attention, et ce, plus que d’autres.
False était originaire des États-Unis (eh oui, était, puisque la formation s’est dissoute en 2020). Leur dernier album, Portent, sorti en 2019, nous offre… comment dirais-je… un certain chaos contrôlé. Les pièces sont longues, mais un peu pressées dans le rythme. Travaillées, mais un peu bâclées dans l’assemblage des riffs. Mélodiques, mais avec le côté astrigent des guitares (oui oui, astringent, ce qui nous fait saliver et qui tire dans les joues lorsqu’on boit quelque chose de bin surette). Parfois langoureuses de par ses claviers bien soutenus, mais tranchantes dans les coins… et donc, le vocal de Rachel Niehorster est une pépite qui est capable de transiger le délabré et l’agressivité dans ces pièces. J’adore!
Rajoutons dans les faits que la pochette est magnifique : un peu fantomatique et où le drapeau blanc se lève devant un funeste destin.
Gâtez-vous donc avec ce succès souvenir.
Archspire – The Lucid Collective. J’ai tendance à me gaver à l’année de gros Raw black métal le plus crasse possible, mais il m’arrive parfois d’avoir besoin d’une dose de brutalité provenant d’un autre style musical. En effet, mon passé de grand appréciateur de Death métal technique refait surface ponctuellement. Qui dit mois d’août dit mois des “festivaux”. J’ai donc dernièrement rencontré un de mes seuls amis d’enfance qui trippe encore “Métal” et en lui faisant part de mon mood musical, il m’a suggéré Archspire, une formation que je ne connaissais pas. Je me suis donc lancé dans leur discographie au lieu d’y aller vers mes classiques d’Aborted, de Neuraxis ou de Cryptopsy.
À ma grande surprise, ce que j’ai entendu m’a agréablement plu. Avec The Lucid Collective, la formation canadienne a su me charmer à la fois par la haute vélocité de tous les instruments, un vocal gras et une touche de virtuosité caractéristique du genre. L’écoute est rarement parsemée de moments plus tranquilles et c’est très bien comme ça. J’avais un besoin viscéral de me faire arracher de partout et Archspire a rempli sa tâche avec brio. Le restant de la discographie est aussi intéressant, mais j’ai perçu un petit côté moins calculé et stérilisé dans leur deuxième effort pleine longueur.
Sur ce, je retourne dans mon garde-robe en préparation d’un prochain épisode du Souterrain!
Twisted Sister – Stay Hungry. Toujours dans la même lignée que le mois précédent, je me laisse bercer par la nostalgie en écoutant de la musique des années 70′-80′. Des groupes comme Mötley Crüe, Poison et Van Halen ont résonné dans mes haut-parleurs.
Mon choix s’est arrêté sur un album classique de Twisted Sister. Stay Hungry a même joué lors de l’écriture de mon compte rendu du concert de Scorpions. Je me suis donc remémoré le petit scandale au Rockfest de Montebello : le groupe s’attendait à quelque chose de plus singulier pour leur dernière présence canadienne, mais disons qu’ils n’avaient pas apprécié de jouer sur une scène secondaire, avec bien sûr des croustilles dans les loges.
Deicide – Legion. Il y a de ces albums qui marquent un courant au fer rouge tellement ils sont importants dans le développement dudit genre musical. Il y a aussi de ces groupes qui ne boudent pas leur plaisir, ni leurs succès et qui reviennent quelques dizaines d’années après la sortie de leur magnum opus pour nous le resservir sur scène en version intégrale à l’occasion d’un anniversaire important.
La première phrase de ce texte décrit précisément ce qu’aura été l’album intitulé Legion (1992) pour le Death métal et la seconde vous explique pourquoi cet album est revenu en tête de liste de mes séances d’écoute musicale en ce mois d’août ; c’est-à-dire parce que Deicide s’en vient justement cette semaine en nos contrées nordiques pour nous livrer cet album en version intégrale sur scène pour fêter son trentième anniversaire. Effectivement, les troupes de l’antéchrist Glen Benton seront à l’Impérial de Québec le 1er septembre en compagnie de Kataklysm et le lendemain au Théâtre Corona sur la tournée anniversaire de Legion.
Mais pourquoi cet album est-il si spécial? Parce qu’il est d’une brutalité et d’une méchanceté sans nom tout en proposant une complexité et une profondeur impressionnante. Si vous ne connaissez pas cet album, corrigez cela tout de suite!
The Great Old Ones – Tekeli-Li. “Je ne suis pas fou! Je souhaite juste aujourd’hui prévenir le monde des horreurs indicibles qu’une nouvelle expédition dans ce désert blanc pourrait libérer…” C’est sur ces paroles glaçantes, accompagnées d’une mélodie dépouillée et dissonante, que débute ce 2e opus du groupe lovecraftien français. L’album relate des passages de la nouvelle intitulée Les montagnes hallucinées (1936) de l’écrivain américain d’horreur H. P. Lovecraft. Dans cette nouvelle, il y est question d’une découverte funeste par un groupe d’explorateurs (avec à sa tête le Dr William Dyer) lors d’une expédition vers l’Antarctique. Narré par Dyer, le récit relate une série d’événements inquiétants, dans l’espoir de dissuader d’autres explorateurs de retenter le périple. Ces événements incluent la découverte de créatures sanguinaires millénaires, cachées sous les montagnes et qui semblent responsables de la disparition de la précédente équipe.
La musique du groupe offre une trame sonore très efficace à ce récit ; tantôt en incluant des passages musicalement dépouillés, mettant en valeur la narration paralysante d’horreur, tantôt en donnant forme au cauchemar inhumain raconté par Dyer. L’écoute de l’album nous plonge donc au cœur d’un univers sonore violent, dissonant et angoissant, restituant à merveille cette nouvelle de Lovecraft. Que vous connaissiez ou non ce maître de l’horreur qu’est Lovecraft, cet album – et ses paroles – transmet avec brio l’atmosphère terrifiante du récit.
In This Moment – Ritual. Honnêtement, je ne peux pas dire que je trouve que ce soit un groupe vraiment « Métal » , mais ce n’est pas désagréable à écouter de temps en temps. Clairement, je préfère les voix féminines dans la musique que j’écoute et la voix rauque de Maria Brink est vraiment intéressante à mes oreilles. J’ai eu l’occasion de découvrir ce groupe au dernier HeavyMTL et j’avais eu l’occasion de photographier le groupe. Superbe prestation visuelle, je m’en souviens encore d’ailleurs. Bref, j’ai découvert ce groupe à ce moment et j’ai bien aimé. Je n’écoute pas très souvent, mais lorsque ça tombe dans ma liste de lecture, j’aime bien. Mes oreilles aiment ça.
Le choix de Charles-Alexandre Tourchot
Scorpions – Rock Believer. L’apport de Mikkee Dee au drum a donné un second souffle au groupe! Depuis leur concert donné mercredi dernier au Centre Vidéotron, c’est du Scorpions qui joue sans arrêt dans mes oreilles. En toute honnêteté, l’album, au départ, je le trouvais correct, mais depuis que j’ai entendu les chansons Peace Maker et Rock Believer en concert, mon avis a complètement changé! Les gars l’ont toujours! Je dirais même que les gars ont fait un retour aux sources (album des années 80′) avec cet album, riffs simples, groove de drum simple : Keep it simple!
Le choix de Joé Calvé
Oceano – Ascendants. J’ai fait la découverte de la formation d’Illinois nommée Oceano en écoutant leur chanteur, Adam on Earth, qui a récemment collaboré avec l’artiste électronique Kayzo (que vous avez sûrement pu découvrir par le biais de mon article sur le rocktronic et dans mon dernier Jukebox sur Ghostkid).
Le groupe de Deathcore est actif depuis plus d’une quinzaine d’années, mais leur album sorti en 2015 intitulé Ascendants est vraiment sorti du lot pour moi. La voix d’Adam est probablement ce qui captive le plus mon attention sur ce band. Le vocaliste pousse ses screams à plusieurs niveaux, mais garde toutefois un style très lourd et grave qui donne une identité unique au groupe selon moi. Aux percussions, Matt Kohanowski performe de manière explosive comme on peut le sentir dans The World Engine et Dawn of Descent entre autres.