Le mois d’août tirant sur sur sa fin, l’odeur de l’automne se fait sentir par une agréable baisse de température. Mais hier soir, c’était le contraire au Théâtre Corona. Aux portes d’une foire jubilée, la chaleur était au rendez-vous pour le spectacle d’At The Gates et de Municipal Waste. Une soirée au caractère festif qui m’a donné une bonne dose d’énergie.
Enforced
18h30, je monte dans le taxi après une journée bien remplie. Je suis fatigué, mais optimiste de passer une bonne soirée. En parcourant l’île, du nord jusqu’au sud, j’arrive lors des premières chansons d’Enforced. Cette formation américaine propose un thrash crossover fort intéressant, rempli de blast beats à profusion. Une bonne entrée pour ce menu trois services. Le chanteur Knox Colby jouait avec un bras attaché au corps, blessure subie alors qu’il stagedivait pendant la prestation de Municipal Waste, à Toronto, la veille. Malgré qu’il semblait inconfortable de jouer avec cette blessure, sa voix grave a su ajouter une texture intéressante aux coups de percussions frénétiques du batteur Alex Bishop.
Municipal Waste
Même style de musique, même vivacité, mais ô combien plus caricatural, Municipal Waste vient mettre le feu aux poudres. Groupe représentant la bière, la pizza et le party, il n’aura fallu que les premières notes de la chanson Breathe Grease pour voir des verres voler dans les airs et un circle pit se former. Le groupe fait tribune à leur nouvel album sorti cette année, Electrified Brain, avec les titres Grave Dive, Blood Vessel, High Speed Steel et le titre éponyme. Les amateurs de longue date ont aussi été servis avec des titres de l’album The Art of Partying comme Beer Pressure, Headbanger Face Rip, Sadistic Magician, Born to Party, et aussi le titre éponyme. La prestation généreuse de 17 chansons avait un effet électrisant sur la foule qui appréciait chaque titre avec grand enthousiasme. Le chanteur Tony Foresta a su diriger amplement cette énergie en ordonnant des mosh pits à profusion. À un certain moment, on pouvait voir plusieurs personnes faire du body surfing. Même si sa prestation vocale n’a pas été grandement affectée, j’ai pu entendre une certaine fatigue dans sa voix quand il parlait entre les pièces. Pas évident d’être toujours sur le party!
At The Gates
Le groupe a décidé de célébrer les 25 ans du classique Slaughter of the Soul avec une léger retard, le tout en raison avec la pandémie. À l’opposition des autres soirées où les groupes jouent un album entier pour ensuite enchaîner avec d’autres succès de leur discographie, les Suédois ont démonté cette structure comme un meuble IKEA, pour en faire l’inverse. Et comme les boulettes qu’on peut manger à ce magasin, le choix était surprenant et savoureux. Comme mise en bouche, nous avons eu droit à At War With Reality et To Drink for the Night Itself. L’opus à l’honneur s’est greffé parmi mes albums préférés aux cours de ma jeune dizaine d’années dans le monde métallique et la prestation d’hier m’a prouvé à quel point At The Gates n’est pas un pionnier de la scène death metal pour rien. L’exactitude des pièces était présente, notamment grâce au remplaçant à la guitare sur cette portion de tournée, Daniel Martinez du groupe Atheist. Ce jeune prodige, que j’ai vu en ouverture de Suffocation, était encore impressionnant, en assurant le rôle de bête de scène. Cependant, le groupe ne prenait pas assez de temps entre les chansons, rendant l’enchaînement étourdissant. On se revoit demain à Scorpions!
Photos par Mihaela Petrescu