Est-ce que nous aurons finalement droit à ce concert de Bloodbath à Montréal? Je serai bien franc avec vous, j’en doute fortement. Remis à plusieurs reprises, il faut comprendre que cette mini-tournée du groupe était pour maximiser leur présence en Amérique lors de leur arrêt au Maryland Deathfest. En 2022, tout semblait en place mais l’habituelle raison du problème relié au visa de travail s’est pointé le bout du nez pour repousser, une fois de plus, cette visite.
Logiquement, il faudrait attendre en 2023 pour la visite de Bloodbath mais avec la pause que prendra le Maryland Deathfest l’an prochain, nous pouvons en douter. Surtout que les deux organisateurs de ce festival ont laissé planer l’idée que ce festival aurait présenté sa dernière édition, en 2022.
Ce qui fait que Bloodbath devrait se présenter en Amérique avec une nouvelle façon de faire, une nouvelle tournée mais sachant que ce groupe se veut un projet en parallèle, il faut prendre en considération l’horaire des formations principales des membres du groupe. Que feront Paradise Lost, Katatonia et Lik lors des prochaines semaines, des prochains mois?
Un problème ne vient jamais seul. En entrevue récemment, Nick Holmes racontait que le batteur de Bloodbath, Martin Axenrot (absent de la photo officielle du groupe), ne serait plus vraiment avec le groupe. Effectivement, il a souligné le fait que le percussionniste ne soit pas vacciné, que cela met un frein aux élans du groupe pour donner des concerts et que son statut de non-vacciné serait ce qui a mis un terme à sa présence avec Opeth. C’est pourquoi la troupe d’Akerfeldt a un nouveau batteur et que Bloodbath utilise maintenant les services de Waltteri Väyrynen, qui tape aussi chez Paradise Lost.
Survivre à l’écrapou
En 2022, Bloodbath est pourtant prêt à nous présenter un nouvel album et sur ce dernier, c’est Martin Axenrot qui annihile tout aux percussions. Du nom de Survival of the Sickest, on dénote aussi un autre changement majeur, celui du label car maintenant, Bloodbath enregistre chez la toujours croissante, Napalm Records.
Avec sa couverture de Wes Benscoter, qui rappelle celle de Scream Bloody Gore de Death pour l’utilisation des apostrophes, en plus de la police d’écriture pour le titre de l’album et celle de Tourniquets, Hacksaws and Graves d’Autopsy pour son zombie verdâtre, nous retrouvons tout de même la sonorité typique de Bloodbath; c’est-à-dire une emprise parfaite sur le son suédois avec la précision du son américain.
Avec cet album, on tombe dans le death metal de la vieille école, accrocheur et dégoulinant. Nick Holmes est de plus en plus confortable dans son rôle de chanteur cadavérique, position qu’il a dû réapprendre avec le temps. Par contre, pour l’aider, il y a Barney Greenway de Napalm Death qui s’enligne les cordes vocales sur Putrefying Corpse, Luc Lemay de Gorguts vient offrir son souffle sulfureux sur Carved et Mark Grewe d’Insidious Disease (et anciennement Morgoth) vient rugir subtilement à la John Tardy sur To Die.
Rempli de suif, cet album demeure palpitant et il suit une ligne directrice tracée dans le sang. Il n’y a que la dernière pièce de l’album, l’abyssale No God Before Me, qui détonne du lot étant donné ses similitudes avec le parcours plus doom-death du Paradise Lost antique.
Si tu n’acceptes pas encore la présence de Holmes au chant, tu ne risques pas de te réconcilier avec cette production. Sinon, c’est du Bloodbath moderne, comme celui qui pullule depuis les deux albums précédents.
Disponible dès le 9 septembre sur Napalm Records.
Photo: Ester Segarra